Au Québec, la loi 41 donne des ailes aux pharmaciens

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Publié le 24/05/2018

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Depuis bientôt trois ans, les pharmaciens de la Belle Province ont gagné en autonomie grâce à l'application de la loi 41.

Au Québec, les officinaux peuvent prolonger une ordonnance pour éviter l'interruption du traitement, substituer en cas de rupture d’approvisionnement ou encore ajuster la posologie en fonction des cibles thérapeutiques afin d'améliorer la sécurité du patient en raison des interactions, du poids du patient, des effets indésirables, de la défaillance d'un organe ou tout simplement d'une erreur manifeste de dosage. Dans ces cas précis, ils sont autorisés à rédiger une ordonnance.

Les pharmaciens sont également habilités à prescrire et à interpréter onze analyses de laboratoire différentes quand ils les jugent nécessaires à la surveillance de l'efficacité d’un traitement et au suivi des effets indésirables ou des interactions.

Autre révolution, les pharmaciens peuvent prescrire dans 12 pathologies mineures (rhinite, herpès labial, acné mineure, hémorroïdes, infection urinaire chez la femme, aphtes buccaux, dysménorrhée primaire, conjonctivite allergique, vaginite à levure…) quand le diagnostic est connu, ou encore dans 11 situations ne requérant pas de diagnostic (diarrhée du voyageur, prophylaxie du paludisme, nausées et vomissements liés à la grossesse, prophylaxie antibiotique des porteurs de valve, prophylaxie cytoprotectrice chez les patients à risque, pédiculose, contraception orale d'urgence et contraception consécutive, arrêt du tabac…). Le pharmacien est également autorisé à procéder à une injection dans le cadre de l'apprentissage d'une auto-injection.

À noter que, dans tous les cas, ils doivent inscrire l'acte au dossier du patient. En cas d'ajustement, de prolongation, de substitution ou de prescription d'analyses et de médicament, le pharmacien doit en informer le médecin, voire l'infirmière de pratique avancée (IPS) responsable du suivi clinique.

470 000 Québécois sur une population de 8 millions d’habitants ont déjà bénéficié de ces nouveaux services. En 2017, 180 000 actes ont été posés par des pharmaciens et 238 000 ordonnances prolongées, soit 60 % de plus qu’un an auparavant.

M. B.