• Un apprentissage par l’ETP.
Michèle Robin (pharmacien en Ille-et-Vilaine) se souvient d’une présentation de la loi HPST, où « tous les professionnels de santé ont été cités, à l’exception des pharmaciens ». Formée à l’ETP (DU effectué à Rennes), son regard a évolué avec l’expérience et la pratique. Selon elle, les entretiens AVK ont été peu ou mal expliqués aux protagonistes ; patients, pharmaciens et médecins étaient tous novices face à ce nouvel exercice. « Pour instaurer la confiance, il faut apprendre à travailler ensemble dès la faculté, puis en formation continue. » Ainsi l’instauration d’un projet patient à l’officine doit donner lieu à une information ou un échange préalable avec les médecins concernés.
• Une approche territoriale.
Pour Roger Rua, président du syndicat des médecins libéraux (SML), la réponse aux maladies chroniques requiert des actions partagées et diversifiées de prise en charge et de prévention. « Il faut briser l’isolement localement, dépasser le seul contact des ordonnances et faire se rencontrer les uns et les autres. » Selon lui, la création d’associations libérales de proximité réunissant un petit nombre de praticiens, faciliterait les initiatives de terrain, en évitant les lourdeurs administratives et maintiendrait la force de la relation de confiance avec la patientèle. Des statuts types sont en préparation.
Dans cet esprit, Éric Henry (médecin généraliste dans le Morbihan) a initié en 2010, la Fédération bretonne interprofessionnelle de santé (FBI santé*). Regroupant 80 praticiens, l’association propose différents programmes ou formation sur la prévention du risque suicidaire, l’accompagnement du patient souffrant de BPCO, ou encore un projet pour maintenir les patients Alzheimer au cœur de la ville… En amont des prochains entretiens pharmaceutiques sur l’asthme, Éric Henry insiste sur la nécessité d’un même discours tenu aux patients.
Sabine Laperche (pharmacien DU ETP dans le Morbihan) a adhéré à plusieurs projets de l’association FBI. Le repérage de la crise suicidaire, puis le programme sur la BPCO. « Au départ, chacun veut garder son statut et faire admettre son savoir », témoigne-t-elle. La participation à une formation commune a constitué une étape essentielle pour construire ensemble l’accompagnement du patient, les outils utiles et les messages à délivrer. Pour la pharmacienne, cet accord de fond et de forme est gage de réussite pour ces actions.
• Une entrée réseau.
Titulaire en région Ile-de-France, Bruno Laurandin (Hauts-de-Seine) est impliqué dans le réseau ville hôpital Val de Seine, créé à l’hôpital Foch pour la prise en charge médico-sociale des patients VIH, VHC. Il y pratique la conciliation pharmaceutique et prépare la sortie hospitalière des patients. « Les pharmaciens sont en 1re ligne pour assurer la cohérence et la coordination du suivi patient. Je ne délivre pas que des médicaments ; je donne des conseils, adresses, contacts adaptés », explique-t-il. Dans cet exercice pluridisciplinaire la démarche positive est essentielle. « Il faut arrêter d’appeler les médecins uniquement lorsqu’il y a des problèmes ! Il faut redevenir curieux et participer aux réunions interprofessionnelles. » La problématique du pharmacien d’officine et de son double rôle, commercial et professionnel de santé, doit évoluer. « À nous de prendre en main cette révolution », conclut-il.
Les exemples sont nombreux et la plupart des obstacles relèvent généralement d’une communication défaillante. Les conseils en ce domaine tiennent en peu de mots : se rencontrer, apprendre à s’écouter et à se comprendre, se former pour enfin partager un projet. Sans oublier la juste dose d’envie et de ténacité !
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