Le réchauffement climatique sous surveillance

Attention, ça chauffe !

Publié le 17/10/2011
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ON NE LE DIRA jamais assez, la Terre se réchauffe. Dangereusement. Et le phénomène climatique, né avec le début de l’ère industrielle, ne semble pas prêt de s’éteindre. Au contraire, tout laisse à penser qu’il s’amplifie. Pour le combattre plusieurs options s’offrent aux gouvernements avec pour objectif principal de limiter l’émission des gaz à effet de serre. Mais avant de s’engager sérieusement dans cette voie, les décideurs veulent toujours plus de preuves des effets délétères du cataclysme annoncé. Le travail mené dans les serres climatisées du Metatron, pourrait bien les convaincre. Ce site « ecotronique » piloté en Ariège par le CNRS permet d’étudier les conséquences du réchauffement climatique sur la migration des espèces. Quarante-huit cages de cent mètres carrés, reliées par soixante-seize corridors, sont occupées par des lézards « des murailles ». Grâce à un système totalement informatisé de stores et d’arrosages les chercheurs y font varier à volonté la température, l’hygrométrie et le rayonnement lumineux. Puis ils observent les déplacements des animaux d’un milieu à un autre. Sans entrer dans le détail, notons seulement que, alors qu’on prédisait des déplacements de 3 cm par an, les premières observations relèvent des migrations de plus de 10 cm…

Les centimètres, les habitants des Maldives les comptent eux aussi. Pour la même raison - le réchauffement climatique -, le niveau des océans qui entourent les quelque 1 192 îles de l’archipel monte inexorablement. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), d’ici à quelques années, le niveau moyen des eaux pourrait s’élever de 18 à 59 cm, sachant que l’archipel ne culmine qu’à 2,3 mètres. Cela pourrait contraindre les autochtones à un déménagement forcé. Déjà, l’incursion de l’eau de mer pollue dangereusement les nappes phréatiques des Maldives.

Mourir noyé, ou de soif, voilà une bien triste alternative pour les 380 000 insulaires menacés de disparition.

› DIDIER DOUKHAN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2867