Le scandale qui fait rage Outre-Rhin sur la vente en pharmacie d’anticancéreux volés en Grèce est l’occasion pour les pharmaciens allemands de dénoncer à nouveau l’obligation qui leur est faite de vendre des médicaments « réimportés ».
Une nouvelle fois des médicaments d'origine douteuse ont été infiltrés dans le circuit allemand du médicament. Comme l’a détaillé le magazine télévisé « Kontraste » de la première chaîne publique ARD qui a révélé l'affaire, il s’agit d’au moins 14 000 boîtes d’une dizaine d’anticancéreux différents, volés dans des hôpitaux grecs, puis entreposés dans un marché au poisson d’Athènes. Ces anticancéreux ont été ensuite vendus, entre 2015 et 2017, dans des cliniques et des officines de dix Länder allemands, livrées par l'intermédiaire d'un importateur pharmaceutique du Brandebourg, la société Lunapharm. Sa licence de grossiste-répartiteur lui a été retirée vendredi dernier. Nul besoin de préciser que la chaîne du froid n’a pas été respectée pour ces produits sensibles.
Cette nouvelle affaire intervient moins d’un an après la découverte de fausses boîtes d’Harvoni et de Valcyte dans les pharmacies allemandes. C'est le scandale de trop pour l’ABDA, l’association des pharmaciens allemands. Les officinaux allemands exigent la suppression de la réimportation qui leur est imposée par les caisses d'assurance-maladie pour baisser le coût du médicament remboursé.
Tout pharmacien allemand est ainsi obligé de détenir un volume de médicaments réimportés équivalent à au moins 5 % de son stock. À préciser que sont considérés dans ce quota uniquement les médicaments dont le prix est inférieur de 15 % ou de 15 euros au produit allemand. L’ABDA rappelle que lors de leur congrès en 2017, les pharmaciens allemands avaient déjà appelé le législateur à supprimer cette pratique d’un autre âge. Un instrument destiné à amortir les coûts du médicament pour les assureurs mais qui, au regard des risques encourus, rapporte peu, souligne l’ABDA.
En 2017, les réimportations ont permis 120 millions d’euros d’économies aux caisses d’assurance maladie. Cette année là, les pharmaciens allemands avaient quasiment atteint leur quota en dispensant 4,8 % de produits réimportés parmi les médicaments remboursés.
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