Le Quotidien du pharmacien. – Qu'est ce que l'étudiant attend de son stage de 6e année et de son maître de stage ?
Anthony Mascle – Le stage de 6e année est la dernière ligne droite vers l'exercice professionnel autonome et la mise en responsabilité. C'est donc la dernière occasion pour l'étudiant de mettre en pratique l'énorme masse de connaissances acquises pendant ses études. Pour se faire, l'étudiant attend d'être accompagné, mais également de se voir confier de vraies missions. Or une enquête de l'ANEPF, menée en 2010, a révélé que 56 % des étudiants n'avaient pas assumé de responsabilité particulière pendant le stage. L'étudiant attend également de pouvoir appréhender la réalité de la gestion d'une officine, le management d'équipe, les relations humaines avec l'ensemble des acteurs environnants (médecins, répartiteurs, laboratoires, expert-comptable…). Là encore, les efforts sont à poursuivre puisque nous avons révélé que 57 % des étudiants n'avaient pas été sensibilisés à la gestion du personnel et à la législation sociale, 63 % n'avaient pas été initiés à la gestion d'un planning avec les employés, et 84 % n'avaient pas été sensibilisés à la gestion des fiches de paie. Pour progresser sur ces points, l'ANEPF et le Collège des pharmaciens maîtres de stage travaillent en collaboration régulière.
Enfin, le stagiaire pourrait s'attendre à être rémunéré correctement pour le travail accompli. La gratification actuelle n'autorise pas vraiment une autonomie dont il pourrait se prévaloir vu son âge et qui lui permettrait plus facilement d'envisager un stage loin de l'université. La réforme du 3e cycle en projet pourrait peut-être y remédier.
Qu'est ce que les étudiants retirent de ce stage en fait ?
Il y a deux éléments majeurs. Le premier, c'est l'expérience du terrain, l'approche du patient. Ce stage est un tunnel où on rentre étudiant et dont on ressort pharmacien.
Le deuxième, c'est la perspective professionnelle. Ce stage permet de se projeter dans son exercice futur, il est un des éléments qui pourra donner envie au jeune diplômé d'aller exercer en milieu rural, en zone périurbaine etc. Il permet également d'appréhender la réalité du travail au quotidien d'un adjoint et d'un titulaire, ce qui orientera les choix de carrière du jeune vers l'exercice libéral ou salarié. Ces deux modes d'exercice pouvant être ressentis comme des métiers finalement très différents, exercés à l’issue du même parcours.
Est-ce que tout dépend du maître de stage ?
Non, mais il a un grand rôle à jouer : trouver un juste équilibre entre autonomie et accompagnement, préparer l'intégration de l'étudiant dans l'équipe en tant que professionnel de santé et pas en simple observateur/apprenant, le guider dans le perfectionnement du savoir être et du savoir faire, ce qui justifie un réel encadrement. Le stagiaire de 6e année n'est pas un simple employé de l'officine destiné à combler un déficit en moyens humains. En revanche, le stage n'a pas à pallier le manque de connaissances, même s'il doit permettre de les mobiliser et de les parfaire. La typologie de l'officine a aussi des conséquences car elle induit la réalisation de missions particulières, ce qui implique un choix réfléchi de l'étudiant avant de choisir son maître de stage. Enfin, la personnalité du stagiaire a aussi un impact sur la réussite ou non du stage. Il appartient donc à l'étudiant de se mettre dans un état d'esprit favorable pour créer le terrain propice à son propre épanouissement.
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