LES PHARMACIES opérant par Internet et par correspondance en Allemagne depuis les Pays-Bas, Doc Morris en tête, risquent de subir de plein fouet les conséquences d’une modification de la loi sur les médicaments, en cours de discussion à Berlin, qui leur interdirait de continuer à offrir des remises sur les médicaments prescrits. Si cette mesure est adoptée, elle remettra en cause une grande partie de leur modèle économique, fondé sur l’intérêt de ces rabais pour les assurés et les caisses.
Le gouvernement allemand a en effet déposé un amendement allant dans ce sens, dans le cadre de la préparation d’une nouvelle loi sur les médicaments et les pharmacies, mais qui doit encore être examiné par les parlementaires avant d’être définitivement voté, en janvier ou en février 2012. Selon ce texte, les médicaments prescrits doivent être vendus partout au même prix, y compris par les pharmacies virtuelles qui s’approvisionnent aux Pays-Bas et les revendent en Allemagne avec des remises. Ces remises, qui sont soit des rabais sur les boîtes, soit des dispenses de ticket modérateur, sont rendues possibles par le fait que la TVA sur les médicaments est moins élevée aux Pays-Bas qu’en Allemagne, et que certains produits y sont moins chers : la pharmacie virtuelle et ses clients se partagent donc la différence.
Plusieurs procès intentés par les pharmaciens allemands ont déjà cherché à interdire ces remises, au nom de l’égalité de la concurrence. Les officines traditionnelles n’ont, en effet, pas le droit, elles, de consentir des remises sur les prescriptions, ou alors uniquement pour des sommes très faibles. Certaines d’entre elles proposent ainsi des ristournes sur les prescriptions sous forme de bons de fidélité, mais ceux-ci ne peuvent pas représenter plus d’un euro par boîte prescrite, a estimé récemment un tribunal. Cette pratique pourrait d’ailleurs disparaître aussi si la nouvelle loi est votée.
Les pharmacies virtuelles hollandaises, elles, proposent des réductions plus élevées sur certains médicaments. Leur montant est certes sans grand intérêt si l’acheteur ne commande qu’une boîte, mais devient beaucoup plus séduisant s’il en commande beaucoup… ou si c’est une caisse de maladie qui en négocie de grandes quantités pour ses assurés, comme le font déjà certaines d’entre elles.
Si les remises sur les prescriptions disparaissent, les pharmacies virtuelles devront limiter leurs guerres des prix aux OTC et à la médication familiale, ce qui leur fera à coup sûr perdre une partie de leur attrait pour les patients. Mais les pharmacies virtuelles, très combatives, n’ont sans doute pas dit leur dernier mot dans ce conflit, et tenteront sans aucun doute jusqu’au bout de retourner la situation en leur faveur, comme elles l’ont déjà souvent fait par le passé.
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