Humeur

Alerte au prédicat

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Publié le 19/01/2017

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Prédicat n'est pas un barbarisme, mais une autre façon d'évoquer le complément d'objet direct ou indirect (COD ou COI) en grammaire. Je crains qu'il s'agisse, en réalité, de simplifier l'apprentissage du français qui, compliqué par nature, devrait être mis à la portée des malheureux enfants qui n'arrivent pas à suivre. A ce compte-là, on ne risque pas de leur enseigner les mathématiques. Justement, le français est une langue extraordinairement logique dont chacune des subtilités et des nuances correspond à un besoin spécifique. Logique ? Vous allez me dire que dans un pays où rose est à la fois une couleur, une fleur et un prénom, où sentir relève de l'odeur et de l'état d'âme, où embrasser est acte d'amour et vision d'un panorama, ou cavalerie renvoie à l'équitation et à des comptes trafiqués, rien n'est vraiment logique. Profs, pédagogues, protecteurs de la langue française, passeurs de savoir, je vous implore de conserver le français dans son état actuel et de demander à tout élève de faire l'effort d'en épouser le labyrinthe. Epouser, c'est se marier, c'est aussi adhérer à une idée, se rallier à une cause. Voilà ma cause : elle consiste à répéter que les finesses linguistiques que nous avons héritées (COD ou prédicat) de nos aînés ont largement gagné le droit de survivre.

Richard Liscia