Bilan de cession

La valorisation des officines révisée à l’heure du Covid

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Publié le 12/10/2021
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La bonne année financière enregistrée par nombre de pharmacies en 2020 n’est pas totalement prise en compte dans la valorisation des fonds à l’heure de la cession-transmission. C’est l’un des enseignements de la matinée de réflexion autour du thème « l’impact de la crise sanitaire sur le modèle et la valorisation de la pharmacie », qui s'est tenue le 1er octobre à Montpellier*.

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Le chiffre d'affaires réalisé par la vente des masques et la pratique des tests et de la vaccination est à prendre en compte lors de la lecture du bilan de cession
Crédit photo : SPL/PHANIE

« Pour calculer cette valorisation au plus juste, nous allons à la source informatique, dans la comptabilité analytique, explique Claude Artaud, directeur général délégué de l’Auxiliaire pharmaceutique. Nous demandons aux sociétés éditrices de logiciel de nous sortir les chiffres concernant les produits spécifiques au Covid. Il s’agit des tests, des masques, où la TVA appliquée est de 0 %, et éventuellement de la vaccination. En fonction de cela, on retraite tout le chiffre d’affaires de la pharmacie de façon que le successeur ne paye pas ces produits qui sont exceptionnels », a-t-il notamment développé.

Un impact également psychologique

« Il y a, en 2020 et 2021, beaucoup d’événements exceptionnels qu’il faut éliminer. Au-delà du financier, cela pose un problème d’ordre psychologique pour les vendeurs qui se sont démenés pour faire face à la situation et qui veulent, plus encore aujourd’hui qu’hier, valoriser cet effort », a abondé Jean-Marc Capdevila, expert-comptable au cabinet RSM, lors d’une des tables rondes. Dans ce cas de figure, explique-t-il en substance, il faut jouer un rôle de médiateur pour aboutir à une situation acceptable pour les uns et les autres. En amont, il faut aussi expliquer au vendeur l’importance de mettre la pharmacie dans une situation de remboursement maximale des emprunts, notamment du PGE (prêt garanti d'État), pour que l’acquéreur soit dans la situation la plus sereine possible à l’heure de la reprise.
Dans une année 2021 où le nombre de pharmacies mises sur le marché des ventes serait en hausse de +10 % par rapport à une année classique, l’enjeu du financement a également occupé une partie des débats à Montpellier. Olivier Mercier, directeur général d’Interfimo (groupe LCL), a ainsi rappelé que les officines étaient aujourd’hui valorisées à « un niveau qui oscille entre 4,5 à 6 années d'excédent brut d’exploitation (EBE). C’est un montant qui permet d'avoir une trajectoire de rentabilité, donc de faire face à une certaine levée de dette tout en laissant des disponibilités qui rémunéreront la valeur du diplôme du praticien », a-t-il développé.

* Matinée organisée par le cabinet PVB Avocats en partenariat avec le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Occitanie.

Guillaume Mollaret

Source : Le Quotidien du Pharmacien