La vaccination s’effectue dans 440 centres installés dans des gymnases ou des salles de congrès répartis à travers le pays. Ils sont encore loin d’être tous opérationnels, notamment dans les Länder du nord, moins touchés il est vrai que ceux du sud, mais devraient tous fonctionner à plein régime d’ici à la fin du mois. En outre, des équipes mobiles de vaccination sillonnent les maisons de retraite, médicalisées ou non, pour en vacciner les résidents.
Au soir du 12 janvier, 688 782 personnes, soit 0,86 % de la population, avaient été vaccinées par ces deux canaux. Les plus de 80 ans, les personnes jugées à haut risque et les professionnels de santé les plus exposés bénéficient du statut de « très haute priorité », suivis des « prioritaires élevés » regroupant les plus de 70 ans et des personnes atteintes d’affections moins graves. Les plus de 60 ans, mais aussi certains professionnels, dont les pharmaciens d’officine et leur équipe, sont « prioritaires », avant le reste de la population.
Pharmaciens et préparateurs engagés dans trois régions
Trois Länder, à savoir Berlin, la Rhénanie-Palatinat et la Rhénanie du Nord-Westphalie, ont choisi d’engager des pharmaciens et des préparateurs pour assurer le volet pharmaceutique de la campagne : recrutés via les Ordres régionaux, ces pharmaciens suivent une formation en ligne avant d’être répartis dans les différents centres de vaccination. Ils y effectuent des vacations durant lesquelles ils assurent la reconstruction des vaccins et la préparation des doses, les vaccinations proprement dites étant assurées par des médecins. Les pharmaciens ont obtenu une rémunération identique à celle des médecins vaccinateurs, qui varie, selon les Länder, de 120 à 140 euros de l’heure, les préparateurs touchant autour de 30 euros. Toutefois, un certain nombre de Länder ont estimé ne pas avoir besoin de pharmaciens et ont donc confié ces tâches à des paramédicaux, dont des infirmières. Il en est de même pour les équipes mobiles : en Hesse par exemple, chaque équipe « tourne » avec un pharmacien et un préparateur, mais ce n’est pas le cas partout.
Les Ordres des régions concernées ont reçu un grand nombre de candidatures de pharmaciens et de préparateurs, d’autant que la rémunération est jugée attractive. Les pharmaciens salariés, exerçant en officine ou ailleurs, peuvent prendre des jours de congé pour aller travailler dans un centre de vaccination. Il leur est toutefois interdit de travailler plus de 48 heures par semaine, comme tout salarié.
Dressant un premier bilan de ces actions, la présidente de l’Association fédérale des pharmaciens (ABDA), Gabriele Overwiening, s’est félicitée de l’inclusion des pharmaciens dans la campagne, qui est un gage d’efficacité pour celle-ci, et a invité les Länder qui n’ont pas fait appel aux pharmaciens à recourir à leurs compétences. Brièvement envisagée pour quelques grandes officines disposant d’installations spécialisées, la vaccination dans les pharmacies n’a pas été retenue dans le dispositif actuel défini par l’État et les régions. La question pourrait être réexaminée dans les semaines à venir, de même que celle de la vaccination dans les cabinets médicaux.