Lectrice en même temps qu’écrivaine (six romans, dont « Sombre dimanche », prix du Livre Inter, « Juste avant l’oubli », « L’Art de perdre », prix Renaudot et Goncourt des lycéens), Alice Zeniter s’interroge, dans « Toute une moitié du monde », sur le rôle de la fiction aujourd’hui. Constatant que – comme beaucoup de femmes ? – la lecture de romans ne la satisfait plus, elle remonte le temps et déplore le peu de place laissé aux personnages féminins et l’omniprésence des personnages masculins, avec leurs codes qui façonnent insidieusement nos idées et nos comportements. Une suprématie masculine qui sévit d’ailleurs toujours dans les couloirs et les coulisses de l’édition. Entre l’essai et la rêverie, avec érudition et un zeste d’humour, en s’appuyant sur des extraits de livres mais aussi de films, en exposant sans fard ses amours et ses détestations, Alice Zeniter plaide pour une fiction nouvelle, différente et enfin intéressante. (Flammarion, 231 p., 21 €)