La classe pharmacologique
Le frémanezumab est un anticorps monoclonal dirigé sélectivement contre le CGRP (peptide relié au gène de la calcitonine).
Le CGRP est un neuropeptide impliqué dans le fonctionnement du système trigémino-vasculaire dont l’activation sous-tend la céphalée migraineuse.
Les principales caractéristiques du produit
Ajovy se présente sous la forme d’une solution injectable pour voie sous-cutanée en seringue préremplie à usage unique dosée à 225 mg.
Il est indiqué en prévention des crises chez les patients présentant au moins 4 jours de migraine par mois au moment de l’instauration du traitement.
Deux options posologiques sont proposées : 225 mg une fois par mois ou 675 mg (soit 3 injections) une fois par trimestre. Une auto-injection par le patient est possible après formation.
Les sites d’injections (qui doivent être alternés) sont représentés par l’abdomen (en dehors de la zone autour du nombril) les cuisses et la partie supérieure des bras.
L’emploi de ce médicament est déconseillé (par mesure de précaution) en cas de grossesse. Il est possible lors de l’allaitement, en cas de besoin clinique, en évitant les premiers jours qui suivent la naissance ; moment durant lequel les IgG humaines sont excrétées dans le lait maternel.
Le produit dans sa classe thérapeutique
La palette disponible des médicaments utilisés en « traitement de fond » de la migraine est essentiellement représentée (AMM) par certains bêta-bloquants (propranolol, métoprolol essentiellement), le topiramate, le pizotifène, l’oxétorone et la flunarizine.
Les anti-CGRP, apparus récemment, représentent une alternative efficace chez les patients en échec des traitements classiques.
Le frémanezumab est le 3e anti-CGRP à être commercialisé, après l’érénumab – Aimovig et le galcanézumab – Emgality. Ces médicaments présentent l’avantage, notamment, d’un délai d’action rapide, dès le 1er mois, à comparer aux 3 mois des traitements classiques.
Les essais cliniques montrent que sous Ajovy le taux de répondeurs souffrant de migraine épisodique (moins de 15 jours de céphalées par mois) ayant bénéficié d’une réduction d’au moins 50 % de la fréquence des crises est de l’ordre de 45 % ; et de 20 % pour ce qui est d’une diminution de 75 % (« super-répondeurs* »). Dans le cas de la migraine chronique (plus de 15 jours de céphalées par mois), les taux de répondeurs sont respectivement de l’ordre de 40 % et 15 %.
Le confort du patient
Les principaux effets indésirables sont représentés par des réactions locales au site d’injection rapidement résolutives : douleurs, induration, érythème et prurit.
*Mais pas encore de biomarqueurs permettant de les identifier préalablement