Une mobilisation sans précédent. Selon l’Ordre des pharmaciens, 87 % des officines françaises ont gardé leur rideau baissé aujourd’hui. Si l’on ajoute les 10 % du total des pharmacies environ qui ont été réquisitionnées pour assurer le service de garde, on atteint donc un chiffre de mobilisation d’environ 97 %, évalue l’instance. Du jamais vu !
À Rouen, par exemple, quasiment toutes les officines sont restées fermées ce matin. À part dans les 26 officines réquisitionnées par la préfecture de Haute-Normandie, il était bien difficile de trouver un rideau levé dans la capitale normande. Les titulaires bretons se sont également massivement mobilisés. Dans le Morbihan, par exemple, 251 pharmacies sur 257 étaient grévistes. Des manifestations ont également eu lieu à Rennes et à Quimper.
En Poitou-Charentes, à Angoulème, plus de 500 manifestants ont défilé de la place de la Mairie à la préfecture où une délégation de pharmaciens a été reçue. À Poitiers, ils étaient plus de 200 à se joindre à la délégation de titulaires qui avait rendez-vous avec le préfet de la Vienne. De leur côté, les étudiants poitevins ont bloqué un rond-point afin d’expliquer le mouvement de grève aux automobilistes.
Dans le Limousin, l’action a également été très suivie, les pharmacies restées ouvertes l’étant à la suite d’un accord passé entre la préfecture et les représentants de la profession.
Enfin, à Paris, la manifestation des pharmaciens a rassemblé plus de 5 000 participants selon les organisateurs (2 500 selon la police). Les potards ont d’abord défilé des Invalides jusqu’au Sénat aux cris de « Pharma en colère » et au son des sifflets (voir notre vidéo ci-dessous). Tous portaient leurs blouses blanches ornées de croix vertes et de slogans tels que « Pharmacien en grève » ou « Votre pharmacie est menacée ». Vers midi, près de 600 étudiants des facultés de Châtenay-Malabry et de Paris-Descartes les ont rejoints. À 14 heures, arrivés au terme de leur parcours, devant le ministère de l’Économie, les manifestants se sont regroupés pour écouter les représentants locaux de la profession venus exprimer, tour à tour sur une estrade, les arguments de la mobilisation.