La transplantation cardiaque est le traitement de choix de l’insuffisance cardiaque avancée. Elle améliore le pronostic des patients, dont la survie est de plus de 85 % à un an et la médiane de survie de 11 ans.
Mais en pratique, il y a une inadéquation entre la demande et l’offre, avec en moyenne un greffon disponible pour deux patients avec un taux de décès sur liste d’attente de 8 à 10 % par an. Ceci a conduit à développer des alternatives telles que l’assistance ventriculaire. « L’assistance monoventriculaire gauche en flux continu, système le plus performant, s’accompagne d’un taux de survie de 81 % à un an », a indiqué le Dr Clément Delmas. Ce taux varie toutefois selon l’indication : 88 % chez les patients en attente de transplantation et 80 % chez ceux ayant une contre-indication à la transplantation.
Des patients en meilleure condition pour la greffe
Des études récentes montrent que l’assistance ventriculaire gauche, qui a ses propres effets secondaires (infections et saignements), n’a pas d’impact sur le pronostic de la greffe cardiaque et qu’elle permet au patient d’arriver en meilleure condition à la transplantation. Selon les registres américains, elle améliore la qualité de vie des patients, et ce malgré les contraintes matérielles.
« La décision de mettre en place une assistance ventriculaire gauche se fait au cas par cas, après analyse précise de la balance bénéfices/risques, en tenant notamment compte de la probabilité de survie à un an et les difficultés d’accès à la greffe », a précisé le Dr Clément. De nombreux facteurs interviennent : hospitalisations itératives, âge, sexe (risque accru de complications neurologiques chez les femmes), insuffisance rénale et dysfonction du cœur droit L’assistance ventriculaire peut aussi être envisagée dans un contexte de choc cardiogénique, avec une meilleure survie chez les patients bénéficiant au préalable d’une assistance circulatoire.
« Le développement de l’assistance ventriculaire gauche se poursuit. Les progrès techniques vont vers la miniaturisation, l’absence de câbles, ce qui se traduira par une réduction du risque infectieux, et une approche transapicale », a conclu le Dr Clément.