CONTRAIREMENT à certaines idées reçues, la conception d’une spécialité générique n’est pas chose facile. Certes il ne s’agit « que » d’une copie de médicament, mais à ceux qui seraient tentés par l’aventure, il faut délivrer quelques informations. Car copier n’est pas jouer ! Savez-vous, par exemple, qu’entre le moment du choix de la molécule princeps à développer et la commercialisation du générique proprement dit, il peut se passer 6 à 8 ans ? Et que les blockbusters ne sont pas les seules molécules à intéresser les génériqueurs ? Savez-vous aussi qu’en France il est désormais permis aux laboratoires génériques de copier la taille, la forme et la couleur des médicaments princeps ? Mais qu’il faut pour cela modifier le dossier d’AMM, ce qui retarde la commercialisation… Paradoxalement, toutes ces contraintes et formalités, ajoutées aux nombreuses études de stabilité, de pharmacotoxicologie ou de bioéquivalence, qui sont garantes de la qualité du générique n’empêchent pas la critique. En 2012, plusieurs rapports dénigrants le générique se sont succédés comme autant de flèches décochées sur une même cible. Et d’autres menaces encore ont plané sur le marché de la copie telles la floraison de mentions « NS » sur les ordonnances ou la publication de certains ouvrages tirant à boulet rouge sur l’industrie pharmaceutique en général et sur le générique en particulier. Heureusement pour ce marché quelque peu malmené - pourtant grand pourvoyeur d’économies -, quatre rapports émanant des plus hautes instances sont venus, en fin d’année, tempérer le climat et restaurer l’image du générique. Travail de longue haleine, auquel les pharmaciens contribuent chaque jour, et qui est sans doute loin d’être achevé. Pour que jamais le générique ne soit un générique de fin.