« Trop vacciner affaiblit l’organisme ».
n FAUX. Les vaccins ne diminuent pas la protection naturelle, mais permettent à nos défenses de prendre de l’avance pour lutter efficacement contre bactéries et virus. Les agents infectieux introduits par les vaccins ne représentent qu’une infime proportion de ceux contre lesquels le système immunitaire nous défend chaque jour puisqu’il est capable de produire plusieurs millions d’anticorps différents à autant d’antigènes. De plus, même si aujourd’hui les enfants reçoivent davantage de vaccins, la quantité d’antigènes présents dans les vaccins est plus faible qu’auparavant : 125 pour 10 ou 11 vaccinations contre plus de 3 000 pour 4 vaccins dans les années soixante.
« Mieux vaut favoriser les défenses naturelles de l’enfant ».
n FAUX. On pourrait défendre ce raisonnement face à des maladies bénignes, pas face aux maladies graves, lourdes de conséquences et potentiellement mortelles visées dans le calendrier vaccinal. Les vaccins stimulent l’immunité de la même façon que les maladies. Cela dit, les maladies procurent souvent une immunité plus solide, d’où la nécessité de faire des rappels pour certains vaccins.
« Vacciner à l’âge de 2 mois, c’est dangereux ».
n FAUX. À la naissance, l’enfant est protégé par les anticorps que sa mère lui a transmis, mais il perd vite cette protection et son système immunitaire va mettre plusieurs années avant de devenir pleinement efficace. Or le bébé risque de contracter très tôt des maladies comme la coqueluche et les infections à Hemophilus influenzae b ou à pneumocoque, très graves voire mortelles à cet âge. Il faut donc l’aider au plus vite, moyennant des réactions minimes, à construire des défenses efficaces et adaptées.
« J’ai eu tous mes vaccins dans l’enfance, donc je suis tranquille ».
n VRAI ET FAUX. Si certains vaccins confèrent une immunité à vie, les autres nécessitent des rappels tous les 10 ans environ. La bactérie responsable de la coqueluche (Bordetella pertussis) est particulièrement rebelle : ni le vaccin, ni la maladie contractée pendant l’enfance ne protègent à vie. Or, chez les plus de 60 ans, les conséquences peuvent être graves (hémorragie cérébrale).
« Les réactions sont pénibles ».
n FAUX. Comme tous les médicaments, les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables, mais les réactions, le plus souvent localisées au niveau du site d’injection, la fièvre, plus rarement la fatigue, sont, dans la majorité des cas, très modérées et transitoires.
« Le vaccin contre l’hépatite B accroît le risque de sclérose en plaques ».
n FAUX. La polémique sur un lien entre le vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques est seulement française. Alors que cette vaccination était largement généralisée dans le monde et que les études n’avaient pas prouvé de relation de cause à effet, la décision du ministère de la Santé, en 1998, d’interrompre la vaccination en milieu scolaire a semé un doute qui a laissé des traces. Autres exemples de rumeurs infondées, avant celle-ci : le vaccin anticoquelucheux responsable de morts subites du nourrisson et le ROR accusé de favoriser l’autisme...
« Les sels d’aluminium contenus dans les vaccins sont toxiques ».
n FAUX. Tout d’abord, seuls les vaccins dont l’antigène ne stimule pas assez le système immunitaire contiennent des adjuvants tels que sels d’aluminium et squalènes. Les sels d’aluminium sont utilisés depuis les années cinquante et le recul de la pharmacovigilance ne fait apparaître que des effets indésirables locaux et bénins, mais ils sont régulièrement accusés de provoquer des troubles systémiques et neurologiques. D’où l’idée d’un moratoire sur l’alumine envisagé un temps par quelques députés, au grand dam des experts qui fustigent une fausse polémique. Aux États-Unis où les adjuvants ont été supprimés sous la pression de l’opinion, c’est l’augmentation consécutive de la dose d’antigène (5 fois plus) qui fait maintenant débat…
« Quand on oublie une injection, il faut tout recommencer ».
n PAS NÉCESSAIREMENT. Un retard dans le calendrier des vaccinations n’implique pas obligatoirement de recommencer toutes les injections depuis le début. Dans la plupart des cas, il suffit de reprendre les programmes de vaccination au stade où il a été interrompu et de compléter la vaccination en réalisant le nombre d’injections requis en fonction de l’âge.
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