« La présence de biofilm aurait un impact sur le processus infectieux et/ou sur l'évolution des plaies chroniques et aiguës », explique le Pr Sylvie Meaume*. Ce sont les dentistes qui ont commencé à en parler en 1976 avec la plaque dentaire constituée par une accumulation de microorganismes. Depuis les années 70, le biofilm est surtout retrouvé dans le domaine médical avec l'essor des implants, prothèses osseuses et articulaires, valves, drains...
Le biofilm entretient l'inflammation et augmente le risque infectieux car les germes vont adhérer à la surface, s'y installer, coloniser le site, entraîner une infection locale, puis se disséminer avec risque d'infection invasive, voire d'une septicémie. En outre, plusieurs espèces bactériennes sont retrouvées dans le biofilm, ce qui rend difficile son traitement.
Impact du biofilm sur les plaies
Au niveau des plaies, le biofilm entretient une réaction inflammatoire délétère pour la cicatrisation et inactive les produits antimicrobiens (antiseptiques, antiobiotiques). Il favorise la récurrence d'épisodes infectieux et d'états infectieux tardifs (plus de 30 jours), le transfert de gènes (résistance) entre bactéries, ainsi que des problèmes d'inhibition de la migration des kératinocytes.
Le biofilm a aussi la particularité de se reformer très vite et il est plus fréquemment retrouvé dans les plaies chroniques que dans les plaies aiguës (environ 60 % dans les plaies chroniques).
Au plan clinique, le biofilm n'est pas visible, sauf s'il s'agit d'un biofilm ancien, très épais, blanchâtre, très adhérent et organisé en « slime », mais il est relativement rare.
Au plan bactériologique, la mise en évidence et la caractérisation du biofilm ne sont pas encore réalisables avec les techniques de prélèvement et d'analyses usuelles.
Comment identifier le biofilm ?
En pratique, le problème est de savoir comment identifier la présence d'un biofilm. Comme le conseille le Pr S. Meaume, il faut interroger les patients, rechercher un retard de cicatrisation, voir si le traitement étiologique et local de la plaie est bien conduit, et quand un enduit blanchâtre, très adhérent sur la plaie est identifié chez un malade qui va plutôt bien mais fait des infections à répétition, il faut penser à la présence possible du biofilm.
Les algorithmes développés depuis quelques années pour la détection et le traitement du biofilm aident à savoir s'il y a ou non présence de biofilm. Reste que le biofilm est un défi pour les prochaines années, sachant qu'il faudrait pouvoir disposer d'un test de détection et de traitements pour détruire le biofilm et surtout empêcher qu'il ne se reforme.
Dr Martine ANDRÉ
* D'après la communication du Pr Sylvie Meaume, dermatologue et gériatre, chef du service de dermatologie, hôpital Rothschild, Paris. « Le biofilm : mythe ou réalité ? » lors des Journées Cicatrisations 2017 organisées par la SFFPC (Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisations).
Le biofilm entretient l'inflammation et augmente le risque infectieux car les germes vont adhérer à la surface, s'y installer, coloniser le site, entraîner une infection locale, puis se disséminer avec risque d'infection invasive, voire d'une septicémie. En outre, plusieurs espèces bactériennes sont retrouvées dans le biofilm, ce qui rend difficile son traitement.
Impact du biofilm sur les plaies
Au niveau des plaies, le biofilm entretient une réaction inflammatoire délétère pour la cicatrisation et inactive les produits antimicrobiens (antiseptiques, antiobiotiques). Il favorise la récurrence d'épisodes infectieux et d'états infectieux tardifs (plus de 30 jours), le transfert de gènes (résistance) entre bactéries, ainsi que des problèmes d'inhibition de la migration des kératinocytes.
Le biofilm a aussi la particularité de se reformer très vite et il est plus fréquemment retrouvé dans les plaies chroniques que dans les plaies aiguës (environ 60 % dans les plaies chroniques).
Au plan clinique, le biofilm n'est pas visible, sauf s'il s'agit d'un biofilm ancien, très épais, blanchâtre, très adhérent et organisé en « slime », mais il est relativement rare.
Au plan bactériologique, la mise en évidence et la caractérisation du biofilm ne sont pas encore réalisables avec les techniques de prélèvement et d'analyses usuelles.
Comment identifier le biofilm ?
En pratique, le problème est de savoir comment identifier la présence d'un biofilm. Comme le conseille le Pr S. Meaume, il faut interroger les patients, rechercher un retard de cicatrisation, voir si le traitement étiologique et local de la plaie est bien conduit, et quand un enduit blanchâtre, très adhérent sur la plaie est identifié chez un malade qui va plutôt bien mais fait des infections à répétition, il faut penser à la présence possible du biofilm.
Les algorithmes développés depuis quelques années pour la détection et le traitement du biofilm aident à savoir s'il y a ou non présence de biofilm. Reste que le biofilm est un défi pour les prochaines années, sachant qu'il faudrait pouvoir disposer d'un test de détection et de traitements pour détruire le biofilm et surtout empêcher qu'il ne se reforme.
Dr Martine ANDRÉ
* D'après la communication du Pr Sylvie Meaume, dermatologue et gériatre, chef du service de dermatologie, hôpital Rothschild, Paris. « Le biofilm : mythe ou réalité ? » lors des Journées Cicatrisations 2017 organisées par la SFFPC (Société Française et Francophone des Plaies et Cicatrisations).
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