APRÈS les départements de la Seine-Maritime et de la Somme touchés depuis 2003, les Pyrénées-Atlantiques doivent faire face à la souche de méningocoque B:14:P1.7,16, particulièrement virulente. Quatre premiers cas ont été identifiés dans deux cantons de Lagor et Navarrenx entre juillet et septembre 2012, ce qui a conduit la Direction générale de la santé à solliciter l’avis du HCSP sur l’utilisation des vaccins MenBvac et Bexsero, une stratégie vaccinale (MenBVac) déjà utilisée dans la situation d’hyperendémie qui sévit en Seine-Maritime puis dans la Somme. Le HCSP a rendu son avis en février 2013 mais ne l’a rendu public qu’à la fin de la semaine dernière.
Dans cet avis, le HCSP confirme que les souches des 4 cas recensés dans les deux cantons où ont été identifiés les cas ont des caractéristiques bactériologiques identiques à celles de la souche B14:P1.7,16 (complexe clonal ST-32) isolée dans les deux départements limitrophes de Haute-Normandie et de Picardie. Toutefois, « aucun de ces 4 cas n’a de lien épidémiologique démontré avec des cas survenus en Seine-Maritime ou dans la Somme », soulignent les autorités de santé.
Un risque non quantifiable.
Les 4 cas ont concerné des enfants de 16 ans pour le premier (18 juillet 2012) et 6 ans pour le deuxième (2 septembre 2012). Le troisième et quatrième cas dont des cas co-primaires (survenus dans un délai de moins de 24 heures le 13 septembre 2012) concernent une même fratrie : un bébé de 22 mois décédé dans un tableau de purpura fulminans et son frère âgé de 8 ans.
« Les données épidémiologiques et microbiologiques disponibles sont en faveur de l’introduction à bas bruit du clone virulent B :14 :P1.7,16 dans une population circonscrite et non immune des Pyrénées-Atlantiques (la souche n’ayant pas circulé avant 2012 dans cette population) », souligne le HCSP. Selon le Haut Conseil, il existait un risque « non quantifiable » de survenue de nouveaux cas liés à ce clone.
Le HCSP recommandait « la mise en place immédiate d’une campagne de vaccination par le vaccin MenBvac » dans l’hypothèse où un ou plusieurs nouveaux cas d’IIM B liée à la souche B :14 :P1.7,16 surviendraient dans les 12 mois suivant le dernier cas, donc d’ici le 15 septembre 2013, dans les cantons de Lagor et Navarrenx. Cette vaccination ciblera les jeunes à partir de l’âge de 2 mois jusqu’à 24 ans, résidant, étudiant ou travaillant dans la zone concernée. Les personnes contacts autour des cas devront aussi être vaccinées. Un schéma vaccinal à 4 doses (3 doses de primo-vaccination suivies d’une dose de rappel) est recommandé. Dans l’hypothèse où les cas surviennent d’ici le 15 septembre 2013 en dehors de la zone de Lagor et Navarrenx ou dans les départements limitrophes (Landes, Hautes-Pyrénées et Gers), le HCSP recommande la vaccination des sujets contacts autour des cas selon un schéma simplifié limité à 2 doses espacées de six semaines.
Le 30 avril 2013, deux nouveaux cas d’infections invasives à méningocoque ont été signalés dans une même fratrie habitant un autre canton du département, le canton de Juraçon. « Les sujets contact ont bénéficié d’un traitement préventif et une campagne de vaccination ciblée a été mise en place », indique au « Quotidien » le Dr Patrick Grand, médecin inspecteur responsable de la veille sanitaire dans le secteur (ARS Aquitaine). Une centaine de personnes sont concernées, les proches de même que les enfants et le personnel de la crèche et de l’école fréquentées par les cas. Une proposition de vaccination leur a été adressée, « 70 ont répondu et ont reçu une première dose du vaccin la semaine dernière. Six autres seront vaccinées cette semaine. Une deuxième campagne de vaccination est prévue six semaines, début juillet, pour la deuxième dose », poursuit le Dr Grand. Et de préciser, « aucun lien géographique ou familial n’a été trouvé avec les cas de la Seine-Maritime et de la Somme. Pour l’heure, il s’agit d’éviter qu’une situation d’hyperendémie ne s’installe afin d’éviter une vaccination élargie ».
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