Le Quotidien du pharmacien. – Quels sont les prérequis quand on aborde le sujet des compléments alimentaires pour enfants ?
Loïc Bureau. – Dans ce domaine, deux éléments sont à préciser : quand on évoque l'enfance, il faut distinguer ses tranches d'âge. Jusqu'à 3 ans on parle de nourrisson, de 3 ans à 6 ans il s'agit d'enfants en bas âge, de 6 ans à 12 ans on parle simplement d'enfants, et la tranche des 13 à 19 ans est celle des adolescents. Une fois ces précisions effectuées, il faut rappeler qu'un complément alimentaire est un produit qui se destine à compléter l'alimentation d'un individu sain. Il doit être donné à doses physiologiques. Les probiotiques, pour leur part, n'ont d'intérêt que dans les cas pathologiques particuliers comme les infections ou les maladies chroniques de l'intestin.
Quels sont les besoins du nourrisson et de l'enfant en bas âge en termes de supplémentation ?
Un bébé allaité par sa mère n'a pas besoin de vitamines sauf la vitamine K qui ne peut être synthétisée que pas un microbiote mâture. La supplémentation ne se justifie pas plus pour les probiotiques car il n'est pas pertinent de modifier une flore qui, chez le nourrisson, se met en place au cours de la première année. En revanche, les prébiotiques - notamment les fibres bifidogènes - sont intéressants car ils favorisent la bonne flore aux dépens de la mauvaise.
Chez les enfants en bas âge, l'alimentation suffit généralement à fournir les nutriments nécessaires. Dans les données épidémiologiques actuelles, il n'y a pas de déficit avéré dans cette tranche d'âge et la supplémentation n'est donc pas nécessaire. À titre de prévention, un petit apport qui ne dépasse pas 25 % à 30 % des ANC peut être envisagé sans risque.
Et chez l'enfant de 6 à 12 ans ?
Dans cette tranche d'âge, la supplémentation est intéressante mais les doses doivent être adaptées aux besoins de l'enfant, en fonction de son poids. Or les emballages n'indiquent les apports qu'en fonction du métabolisme d'un adulte. Chez l'enfant, il faut réduire les AJR visibles sur la boîte de 20 % car leurs besoins correspondent à 80 % des apports conseillés à l'adulte. En revanche, ils sont bien réels et intensifiés par nos modes de vie. Aujourd'hui, les cultures intensives ne permettent plus d'avoir la même densité nutritionnelle dans les aliments qu'auparavant. De plus, le recours croissant à certains composants – gras, sucres – dans l'industrie alimentaire entraîne une dégradation de la valeur nutritionnelle des produits finis. Enfin, les comportements alimentaires n'évoluent pas toujours de façon satisfaisante. Ces trois éléments se combinent pour produire une alimentation appauvrie en nutriments. Bien souvent, les apports ne sont pas satisfaisants par rapport aux besoins physiologiques. Cela peut justifier l'utilisation de compléments alimentaires.
* Université Rennes I, Directeur de l'Institut de formation des acteurs de santé (IFAS).
Loïc Bureau. – Dans ce domaine, deux éléments sont à préciser : quand on évoque l'enfance, il faut distinguer ses tranches d'âge. Jusqu'à 3 ans on parle de nourrisson, de 3 ans à 6 ans il s'agit d'enfants en bas âge, de 6 ans à 12 ans on parle simplement d'enfants, et la tranche des 13 à 19 ans est celle des adolescents. Une fois ces précisions effectuées, il faut rappeler qu'un complément alimentaire est un produit qui se destine à compléter l'alimentation d'un individu sain. Il doit être donné à doses physiologiques. Les probiotiques, pour leur part, n'ont d'intérêt que dans les cas pathologiques particuliers comme les infections ou les maladies chroniques de l'intestin.
Quels sont les besoins du nourrisson et de l'enfant en bas âge en termes de supplémentation ?
Un bébé allaité par sa mère n'a pas besoin de vitamines sauf la vitamine K qui ne peut être synthétisée que pas un microbiote mâture. La supplémentation ne se justifie pas plus pour les probiotiques car il n'est pas pertinent de modifier une flore qui, chez le nourrisson, se met en place au cours de la première année. En revanche, les prébiotiques - notamment les fibres bifidogènes - sont intéressants car ils favorisent la bonne flore aux dépens de la mauvaise.
Chez les enfants en bas âge, l'alimentation suffit généralement à fournir les nutriments nécessaires. Dans les données épidémiologiques actuelles, il n'y a pas de déficit avéré dans cette tranche d'âge et la supplémentation n'est donc pas nécessaire. À titre de prévention, un petit apport qui ne dépasse pas 25 % à 30 % des ANC peut être envisagé sans risque.
Et chez l'enfant de 6 à 12 ans ?
Dans cette tranche d'âge, la supplémentation est intéressante mais les doses doivent être adaptées aux besoins de l'enfant, en fonction de son poids. Or les emballages n'indiquent les apports qu'en fonction du métabolisme d'un adulte. Chez l'enfant, il faut réduire les AJR visibles sur la boîte de 20 % car leurs besoins correspondent à 80 % des apports conseillés à l'adulte. En revanche, ils sont bien réels et intensifiés par nos modes de vie. Aujourd'hui, les cultures intensives ne permettent plus d'avoir la même densité nutritionnelle dans les aliments qu'auparavant. De plus, le recours croissant à certains composants – gras, sucres – dans l'industrie alimentaire entraîne une dégradation de la valeur nutritionnelle des produits finis. Enfin, les comportements alimentaires n'évoluent pas toujours de façon satisfaisante. Ces trois éléments se combinent pour produire une alimentation appauvrie en nutriments. Bien souvent, les apports ne sont pas satisfaisants par rapport aux besoins physiologiques. Cela peut justifier l'utilisation de compléments alimentaires.
* Université Rennes I, Directeur de l'Institut de formation des acteurs de santé (IFAS).
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