La vaccination pour le plus grand nombre.
Le vaccin antigrippal 2012-2013 contient trois souches : H1N1, B Wisconsin, et H3N2, ce dernier ayant été souvent en cause lors de la dernière épidémie. Cette année, la prise en charge à 100 % a été étendue aux femmes enceintes quel que soit le terme, et aux obèses avec un IMC› 40 kg/m2. L’accent a également été mis sur les personnes plus jeunes, de moins de 65 ans, présentant des facteurs de risque et qui ont été peu vaccinés l’an dernier (40 %).
La liste des personnes dont la vaccination est recommandée et prise en charge inclut notamment celles ayant des antécédents d’AVC, souffrant de maladies coronariennes, d’une atteinte respiratoire (ALD ou pas), de diabète même équilibré par le régime seul. La prise en charge est également prévue pour les professionnels de santé libéraux dont les pharmaciens titulaires.
Les antiviraux pour les non vaccinés.
Ils sont utiles chez les personnes non vaccinées ou vaccinées depuis moins de 15 jours, y compris les femmes enceintes quel que soit le trimestre de la grossesse. Ils freinent la multiplication virale (phase d’incubation) et leur efficacité est maximale si le traitement est commencé dans les 12 premières heures suivant le début des signes. Leur utilisation en curatif concerne surtout les personnes qui veulent à tout prix écourter les symptômes pour des raisons professionnelles ou autres, et les personnes à risque de développer une forme grave. La prescription des antiviraux en préventif est plus faible et se fait avec prudence en raison du risque d’émergence de résistance.
Les deux molécules.
Les deux représentants sont le zanamivir (Relenza) et l’oseltamivir (Tamiflu). Tamiflu est disponible en gélule et en poudre pour suspension buvable (enfant à partir d’un an), en curatif et en prophylaxie post-exposition.
En cas de pandémie grippale, l’oseltamivir peut être prescrit en traitement curatif et en prophylaxie post-exposition chez des nourrissons de moins d’un an (extension d’AMM 2009). Une suspension sera alors préparée à partir des gélules. Relenza est indiqué dans le traitement et la prévention post-exposition de la grippe à partir de l’âge de 5 ans. Il s’administre par inhalation orale à l’aide du système Diskhaler.
Les traitements symptomatiques quand la grippe est là.
Le paracétamol est le traitement de référence avec le repos au chaud (et parfois au lit), l’action de l’aspirine (réservée à l’adulte) n’est pas meilleure. Les AINS (ibuprofène) peuvent être utiles en deuxième intention en cas de manifestations inflammatoires ou de douleurs ne cédant pas sous paracétamol. La toux est soulagée par des antitussifs qu’il faut arrêter quand la toux devient grasse.
Des décongestionnants locaux améliorent le confort du malade.
Les antibiotiques n’ont aucun intérêt en prévention pour éviter l’apparition des symptômes, en revanche ils sont indispensables en cas de complications infectieuses. Les traitements homéopathiques offrent une alternative intéressante : vaccin Oscillococcinum préventif et curatif, doses d’influenzinum 9 CH, Homeogripp, L52 Lehning, Paragrippe...
Les mesures d’hygiène et assainissantes.
La grippe étant très contagieuse, l’application de règles d’hygiène simples freine la dissémination du virus : humidification de l’atmosphère, aération et désinfection des locaux, lavage fréquent des mains, nettoyage des objets souillés par les microbes (poignées de porte, téléphone), port de masque et de gants au contact des malades, utilisation de mouchoirs jetables.
L’aromathérapie propose un grand choix d’huiles essentielles anti-infectieuses et antivirales (HE de ravintsara, niaouli, tea-tree, citronnier, cajeput, lavande fine, eucalyptus radié...). Les diffuseurs électriques par nébulisation à froid ou par évaporation par chaleur douce, et les sprays d’ambiance sont pratiques pour assainir l’atmosphère, débarrasser l’air ambiant de microbes pathogènes, et prévenir ainsi les épidémies virales et lutter contre la contagion (Gammes Phytosun arôms, Puressentiel, Arko Essentiel, Naturactive, Le Comptoir Aroma, les huiles essentielles Docteur Valnet...).
Les cas particuliers.
– La stratégie du cocooning consiste, pour protéger une personne fragile ne pouvant être vaccinée, à réduire le risque d’infection en vaccinant l’entourage le plus proche de façon à minimiser le nombre de personnes susceptibles de transmettre la grippe.
– Dans les établissements regroupant des personnes âgées, les épidémies sont plus fréquentes en raison de la promiscuité. On parle d’épidémie de grippe lors de la survenue d’au moins deux cas en trois jours chez les résidents ou le personnel de l’institution, pendant la
période de circulation du virus dans la région. Dès les premiers cas de grippe, on pratique un
test virologique rapide et en cas d’épidémie déclarée chez les
résidents atteints, on prend des mesures barrières (isolement, nouvelles admissions différées, visites interdites). Des mesures préventives (lavage des mains, port de masque) sont prises pour les autres résidents et le personnel soignant.
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