L’ACTIVITÉ physique permet d’agir positivement sur l’évolution de diverses pathologies : maladies cardio-vasculaires, diabète, ostéoporose, mais aussi cancer. Elle diminue le risque de cancer du côlon de 18 % chez l’homme et de 20 % chez la femme, celui du cancer du sein de 21 % et de l’endomètre de 26 %. Ce bénéfice pourrait également concerner d’autres cancers (estomac, poumons). « L’activité physique n’impacte pas sur la diminution des cellules cancéreuses mais elle facilite la prise en charge des effets secondaires des traitements, remarque le Dr Thierry Bouillet, président et cofondateur de la Fédération nationale sport et cancer CAMI. Le corps sera moins fatigué, le sommeil et les épisodes dépressifs seront améliorés, la fonte musculaire (sarcopénie) et l’ostéoporose seront ralenties et la toxicité des thérapies ciblées sera moindre. »
Une activité physique contribue aussi à une meilleure qualité de vie et une meilleure estime de soi. Après un traitement anticancéreux, elle peut empêcher une récidive en période de rémission ; ainsi les rechutes de cancers du sein, du côlon ou de la prostate peuvent être réduites de 50 %. « Décider de faire du sport est un acte volontaire, il doit être raisonnable, il ne faut pas le pratiquer n’importe comment », prévient le Dr Bouillet. Comme pour les thérapies, il existe des sports ciblés qui sont adaptés en intensité et en fréquence en fonction de la pathologie, de la condition physique et des capacités du patient. Pour un maximum de sécurité, la pratique doit être encadrée par des professionnels médico-sportifs formés à l’éducation thérapeutique du patient. « Le sport doit être intégré dans la prise en charge dès l’annonce du diagnostic, puis pendant l’instauration du traitement, au sein même de l’hôpital ou en coordination avec un hôpital de jour ou des sections de ville, avec un suivi à un an », poursuit le spécialiste. De nombreux centres de prise en charge proposent des programmes d’activité physique adaptés. L’association sport et cancer CAMI (www.sportetcancer.com) possède plusieurs protocoles d’accompagnement spécialisés. L’un d’entre eux est dédié aux patients qui désirent retrouver l’usage des parties du corps abîmées à cause des traitements ou des chirurgies. D’autres se pratiquent en groupe, ce qui permet de renforcer les liens sociaux et de se sentir moins isolé. Ces programmes peuvent être pris en charge par l’Assurance-maladie.
Des randonneurs et des triathlètes.
En faisant irruption dans le sport, la Fondation ARC entreprend une démarche innovante jusque-là inédite dans les secteurs caritatifs et sportifs. Deux objectifs majeurs sont poursuivis : informer le public sur la prise en charge des cancers et lever des fonds pour la recherche. Le choix qui a été fait est celui des fédérations sportives car elles sont délégataires de service public et poursuivent des objectifs d’intérêt général. De plus, elles bénéficient d’une couverture nationale et mobilisent une large communauté, en activant de multiples leviers qui permettent de s’intégrer à des politiques fédérales liées à la promotion du sport dans une perspective de santé/bien-être, et à des événements grand public. Le choix de conclure des partenariats avec la Fédération française de la randonnée pédestre et celle de triathlon est le résultat d’une analyse et de parti pris fondés sur des éléments objectifs. « Je suis convaincu que nos messages seront d’autant plus puissants et mieux entendus qu’ils seront portés par un collectif réunissant les scientifiques que nous sommes, et les sportifs que sont les triathlètes et les randonneurs, affirme Jacques Raynaud, président de la Fondation ARC. Il s’agit d’une opportunité collective, la synergie doit jouer à plein, c’est la société tout entière qui doit se mobiliser pour faire face au cancer et faire évoluer la recherche. De multiples actions de mobilisation et de collecte sont contractuellement prévues pour les quatre années à venir. »
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