Avec moins de 30 000 médecins qui se sont manifestés pour commander des doses du vaccin AstraZeneca, le corps médical n’est visiblement pas pressé de vacciner en cabinet à partir du 25 février. Ce manque de mobilisation exaspère les pharmaciens qui attendent depuis de longues semaines l’autorisation de vacciner contre le Covid.
Qu'est-ce qu’on attend pour vacciner ? C’est la question que se posent de nombreux pharmaciens et leurs représentants depuis que les chiffres concernant les médecins vaccinateurs sont connus. Hier, la Direction générale de la Santé a en effet annoncé que seulement 28 844 médecins libéraux, dont 27 893 médecins généralistes « se sont appareillés auprès d’une officine de référence pour la première livraison de doses AstraZeneca réservées à la ville ». Soit un généraliste sur trois. « 11 000 pharmacies ont été sollicitées par les médecins », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Quand ce ne sont pas les pharmaciens eux-mêmes qui ont incité les médecins à l’inscrire, recourant parfois même à l’envoi de SMS.
L’incompréhension est à son paroxysme chez les pharmaciens qui réclament depuis plusieurs semaines l’autorisation d’administrer le vaccin AstraZeneca en officine. Car sur les quelque 700 000 mises à disposition par Santé publique France dès la semaine prochaine, moins de la moitié pourra être injectée dans les cabinets médicaux ! « Les pharmaciens attendent patiemment leur tour, alors que 400 000 doses qui auraient pu être injectées resteront dans les frigos des grossistes répartiteurs », s’insurge Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), ajoutant ironiquement « ce n'est pas comme si on était pressé de sortir de cette crise ! ». Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) tempête d’autant plus contre l’immobilisme des médecins que l’un de leurs syndicats, le SML, s’est ouvertement prononcé mercredi contre la vaccination par les pharmaciens.
Olivier Véran a cependant annoncé hier que les pharmaciens pourraient vacciner en mars, sans toutefois préciser la date. Il n’empêche, la distribution des vaccins va désormais occuper une bonne partie du temps officinal. Dès lundi et jusqu’à mercredi soir, les pharmaciens seront à nouveau appelés à enregistrer les commandes des médecins volontaires, toujours à partir de l’onglet spécifique sur le portail de télédéclaration du chiffre d’affaires. Ensuite, à partir de jeudi, un flacon de dix doses pourra être retiré par tout médecin qui en a passé commande cette semaine. Cette délivrance comprendra également un nombre de seringues et d’aiguilles correspondant au nombre de doses. L’USPO rappelle les modalités de facturation : « Chaque flacon délivré est facturé 3,45 euros TTC (TVA à 0 %). Au-delà du 1er flacon, une majoration de 0,10 euro sera appliquée par flacon, avec le code acte KGP quantité 1. » Parallèlement, le numéro d’assurance-maladie du médecin devra être renseigné en tant que prescripteur. En revanche, souligne la FSPF, la traçabilité du lot ne devra pas être assurée par la pharmacie. « Celle-ci sera effectuée par le médecin au moment de l’injection », précise Philippe Besset.
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