Reconnu par les Français comme un professionnel de santé du quotidien, s'appuyant d’un bon maillage (qui reste à préserver), l’officinal a tous les atouts pour défendre sa position au sein d’un système de soins non programmés, et tout particulièrement du service d'accès aux soins (SAS).
Thomas Mesnier en est convaincu et rappelle que depuis 2018 il essaie de faire évoluer les missions du pharmacien dans certaines pathologies du quotidien, telles que la cystite ou l’angine. Non sans déclencher les foudres des syndicats de médecins qui accusent de telles initiatives de dépecer la médecine générale. Que ce soit sous la forme de la dispensation protocolisée ou encore du pharmacien correspondant, proposer une telle montée en charge des compétences du pharmacien a été une révolution culturelle, concède Thomas Mesnier, tant pour les médecins que pour les patients et même les pharmaciens. « Mais on médicalise trop en France. Je crois que l’avenir est de remettre du temps médical là où il est nécessaire », a-t-il poursuivi dans son intervention aux « Amphis de l’officine ».
Aussi, conforme à ce credo, Thomas Mesnier souhaite que le SAS soit un espace consacrant le pharmacien dans une mission de régulation telle que définie par l’organisation de la CPTS ou encore en tant que régulateur de terrain, « ce qu’il exerce déjà aujourd’hui en réalité », convient-il. L’officinal peut également intervenir dans le premier recours, expose le médecin député, par un rôle qu’il convient de jauger, de graduer, de former, pour ensuite le rémunérer. En tout état de cause, que le pharmacien intervienne en propre ou en partage de compétences, ces différentes situations devront être cadrées par des protocoles.
Sur ce chapitre, Thomas Mesnier s’avoue volontiers jacobin. « Les protocoles de coopération sont une très bonne chose, mais s’ils font leurs preuves au niveau local, il faut alors les diffuser très rapidement à l’échelle nationale, afin que la population dispose d’une réponse identique à un problème spécifique sur l’ensemble du territoire. » À défaut, ce protocole risque de perdre en lisibilité et en efficacité.
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