Les données chiffrées sur l’activité officinale de ces dernières années ont été communiquées hier à la profession au cours de l’Observatoire de la rémunération. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), déclare disposer désormais de toutes les cartes pour presser le ministère d’enclencher au plus vite les négociations d'une nouvelle convention pharmaceutique.
S’il lui fallait un dernier argument pour justifier son opposition à la tacite reconduction de la convention pharmaceutique, Philippe Besset le tient. Il s’agit de la synthèse des neuf dernières années, publiée hier lors de l’Observatoire de la rémunération. « Entre 2016, année de référence de l’avenant 11 (de juillet 2017 N.D.L.R.), et 2020, le réseau officinal a perdu en cumulé 370 millions d’euros, soit 5,6 % des 6,673 milliards d’euros de sa rémunération de 2016 ! », relève le président de la FSPF. Il rappelle pour mémoire que la convention précédente (2012-2016) avait rapporté, toujours en cumulé, 800 millions d’euros au réseau, soit 12 % de ce qu’il gagnait en 2012 (6,467 milliards d’euros).
Les chiffres consolidés de 2020 font apparaître une rémunération des pharmaciens (hors Covid) à 6,571 milliards d’euros, soit une baisse de 1,7 % par rapport à l’année précédente. Les missions Covid et leurs lots de masques et de tests antigéniques sont parvenus à redresser la barre à 6,751 milliards d’euros, soit 1 point de plus qu’en 2019.
Cette rémunération « Covid » de 180 millions d’euros reste pour autant éphémère et les officines ne peuvent projeter leur activité sur ce seul socle positif, objecte le président de la FSPF qui a demandé au directeur général de l'assurance-maladie, Thomas Fatôme, que les données du premier semestre 2021 soient intégrées à la base des négociations. « La nouvelle convention devra négocier des mesures spécifiques pour consolider l’économie officinale et, avec elle, le réseau. Et s'il n'y a pas de modification radicale des paramètres, il y aura en tout état de cause des revalorisations », affirme Philippe Besset, estimant que le réseau officinal devra disposer – a minima - de 60 millions d’euros supplémentaires par an pour fonctionner. Par conséquent, pour compenser les baisses de prix et faire face à la hausse des charges, les honoraires devront évoluer de 700 millions d'euros. « Pour mémoire, lors de l’avenant 11 de 2017, 350 millions d’euros avaient été mis sur la table par l’assurance-maladie, et cela n’a pas suffi », ajoute Philippe Besset.
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