Pour le syndicat, il s'agit à la fois de faire barrage à l'hégémonie de l'hôpital sur la médecine de ville et d'impliquer les services hospitaliers dans le suivi des patients à leur sortie. Il est ainsi impératif que le nom du pharmacien soit collecté au même titre que celui du médecin et de l’infirmière lors d’une hospitalisation. Le poste de coordinateur de sortie doit être créé au sein de l’hôpital afin de pouvoir préparer et organiser le retour à domicile du patient dans les meilleures conditions, en concertation avec les acteurs de santé de ville et le monde médico-social. Pour l’USPO, cette mutation est prioritaire en raison des techniques opératoires de plus en plus ambulatoires. Cette prise en charge en ville concerne autant les soins postopératoires que les patients ayant suivi une chimiothérapie.
À noter qu’un modèle économique doit également être trouvé afin de perpétuer la dispensation des médicaments de PUI livrés à l’officine par le grossiste-répartiteur. Un système mis en place pendant la crise sanitaire et qui a fait ses preuves.
Il en est de même pour la dispensation à domicile des médicaments par les officinaux qui s'est généralisée pendant le confinement. Elle doit désormais faire l’objet d’une rémunération qui sera négociée pour une mise en place vraisemblablement au 1er janvier 2021, annonce le syndicat. « Attention, insiste Gilles Bonnefond, président de l’USPO, il s’agit d’une dispensation et non d’une livraison. La croix verte ne doit être remplacée par aucun autre acteur. »
S'attaquer au mille-feuille administratif
L'ensemble des solutions émises par l'USPO vise à fluidifier le parcours de soins du patient, en faisant du pharmacien un maillon indispensable entre les professionnels de santé de ville et les patients. Dans cette logique, le mouvement de création de CPTS doit s’accélérer et ces structures doivent couvrir tout le territoire. Elles seront destinées à pallier le manque de médecins qui, selon l’USPO, devrait s’aggraver dans cette période post-Covid. « Beaucoup de médecins sont fatigués par l’épreuve de la crise sanitaire et vont anticiper leur départ à la retraite », prédit Gilles Bonnefond. A contrario le réseau officinal devrait bénéficier de la relève des jeunes diplômés. Celui-ci a fait ses preuves tout au long de la crise sanitaire et il y a urgence à en préserver le maillage. Plusieurs outils doivent contribuer à le renforcer : le pharmacien correspondant, la téléconsultation et les autres outils de téléservice d’urgence. Par ailleurs, le syndicat n’admet pas certains discours condamnant les officines au chiffre d’affaires inférieur à un million d’euros. « Elles rendent service et elles ont toute leur place, elles nécessitent simplement une autre organisation », affirme Gilles Bonnefond, fustigeant l’entrisme de certains investisseurs sur le marché officinal.
Cette attractivité du métier passe également par une revalorisation des gardes de nuit et du dimanche, tout particulièrement en « nuit profonde » (de minuit à 8 heures). Il existe selon le syndicat trop de décalage entre les gardes des pharmaciens et les astreintes des médecins qui ont tendance à ne plus assurer « la nuit profonde ». De même, l'exercice officinal doit être allégé des contraintes administratives trop nombreuses. Des demandes ont été formulées auprès de la direction générale de la Santé (DGS), de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et de l’assurance-maladie, afin de simplifier les règles de prescription et de dispensation. « Au fil des réglementations successives, les règles se sont complexifiées au point de ne plus pouvoir être appliquées si l’on veut assurer la continuité des soins. Il faut coller à la réalité », déclare Pierre-Olivier Variot, vice-président de l’USPO, constatant que la profession s’essouffle sous ce poids administratif.
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