À l’hiver 2019-2020, la vaccination en pharmacie contre la grippe sera généralisée à l'ensemble territoire. Une décision du gouvernement qui fait suite à l'expérimentation réussie dans deux régions françaises. Mais le rôle du pharmacien en matière de vaccination ne se limite pas à cette future mission. En tant que professionnel de santé, il est également bien placé pour dispenser des conseils autour de la vaccination, pour informer ses patients des rappels à effectuer, voire pour suivre l’évolution d’épidémies sur le terrain.
Informer et sensibiliser
En effet, la pharmacie est un espace de santé de premier recours et, grâce à un bon maillage territorial, les Français sont nombreux à passer par la case officine. « Au total, 4 millions de personnes entrent chaque jour dans une pharmacie en France », rappelle Christian-Eric Mauffré, de l’Académie nationale de pharmacie, lors du dernier salon PharmagoraPlus. « Selon les sondages, 38 % d’entre eux se rendent plusieurs fois par mois dans une pharmacie et 51 % plusieurs fois par an », poursuit l’académicien. Le pharmacien est donc une vigie avancée pour informer et sensibiliser le public sur la vaccination.
Suivi vaccinal
De plus, l'officinal a un rôle dans le suivi vaccinal. Un rôle facilité par la multiplication de nouveaux outils. « Déjà, depuis février 2015, la durée de la conservation des données de vaccination dans le dossier pharmaceutique (DP) est passée de 4 mois à 21 ans », rappelle Fabienne Blanchet, membre de l’Académie nationale de pharmacie et directrice du Cespharm. Malheureusement, l’outil n’est pas rétroactif : on ne peut pas inscrire les vaccins délivrés antérieurement, selon la décision de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), ce qui entrave le suivi vaccinal des jeunes actifs. D’autres évolutions au DP-vaccins sont envisagées. « Notamment, l’intégration d’alertes qui s’ouvriraient sous forme de pop-up sur l’écran du pharmacien lorsqu’il est temps pour le patient de réaliser ses rappels », poursuit Fabienne Blanchet.
Carnet de vaccination électronique
Autre outil permettant d'assurer le suivi vaccinal, le carnet de vaccination électronique. Celui-ci est destiné à remplacer le carnet de vaccination papier, souvent perdu ou absent (plus de 6 Français sur 10 n’en ont pas), ou encore incomplet. En 2016-2017, déjà cinq régions ont expérimenté la version électronique : l’Auvergne-Rhône-Alpes, l'Aquitaine, l'Ile-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et la Réunion. Ce carnet est aussi accessible à tous sur le site « mesvaccins.net ». Le gouvernement s’est montré favorable à la généralisation de cet outil, notamment à la suite de la publication d’un rapport de la Cour des comptes le 7 février dernier. Mais à ce jour, rien n’a encore été décidé au niveau national. Face à cette inertie, les URPS médecins et pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes ont décidé de généraliser sans attendre le carnet de vaccination électronique, en finançant son déploiement auprès des 13 500 médecins et 2 500 pharmaciens de la région, qui pourront ouvrir gratuitement un carnet de vaccination électronique sur « mesvaccins.net ».
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