Laurence Sidobre, titulaire à Montricoux (Tarn et Garonne), vient d’assister à une formation sur la vaccination antigrippale en pratique. Son objectif : se préparer à participer à l’expérimentation de vaccination à l’officine « si ma région est retenue, je me porterai volontaire », assure-t-elle.
De plus, la formation lui est utile dans l’immédiat. « Je suis installée en zone rurale, dans une maison de santé qui regroupe 4 médecins, 6 infirmières, 2 kinésithérapeutes et une orthophoniste. La formation m’a apporté des arguments pour que je puisse aborder le sujet avec eux », déclare Laurence Sidobre. À savoir, que « le pharmacien viendra vacciner en complément des autres professionnels de santé et non à leur détriment, dans le but d’augmenter une couverture vaccinale antigrippale, qui atteint aujourd’hui à peine 50 % », évoque Anne Mosnier, médecin et formateur sur la vaccination (Open Rome). Pour Anne Mosnier, « le pharmacien est en effet bien placé pour cibler les personnes qui ne vont pas chez le médecin, notamment les actifs avec des facteurs de risques ».
Se former avant le décret ?
Par ailleurs, « la formation donne les moyens de répondre aux questions des patients sur la vaccination, sur les adjuvants, etc. », détaille Laurence Sidobre. Enfin, un atelier pratique permet de se mettre en situation pour vacciner à l’officine : avec les questions à poser avant de réaliser le geste vaccinal (allergie aux œufs, traitement anticoagulant), la gestion des déchets, que faire en cas d’urgence, etc. Toutefois, n’est-il pas un peu prématuré de se former à l’acte vaccinal, alors que le décret d’application de l’expérimentation, qui va en définir les modalités, n’est pas encore publié ? Pour Laurence Sidobre, pas du tout : « il n’est jamais trop tôt pour apprendre et une formation ne suffira pas : il faudra en faire d’autres, alors autant se préparer tout de suite ! », s’exclame-t-elle.
Quant aux formations en cours, elles sont amenées à évoluer pour s’adapter aux règles qui figureront dans le décret.
Tout comme Laurence Sidobre, les pharmaciens qui participent déjà aux formations sur la vaccination sont très motivés. « Beaucoup de nos sessions sont complètes et certains font des kilomètres pour y assister », rapporte Catherine Rorato, responsable de l’Utip-Innovations.
À ce jour, plusieurs organismes proposent de telles sessions (validant le DPC), avec ou sans atelier pratique. Notamment, l’Utip Innovations, le Collège des Hautes études de médecine, Ospharm, OCP formation, l’Agence formation professionnelle, Expressions Pharma, IFO-Qualipharm, Madea, Euro Plus Conseil.
Certains groupements sont également très enthousiastes par le projet de vaccination en pharmacie. « Les demandes de formation sur la vaccination de la part de nos adhérents ont été nombreuses », déclare Sophie Nicolas (responsable formation chez Giphar). « C’est pourquoi des sessions vaccination ont été incluses à notre catalogue de formation et débuteront en avril », avance Maud Mingeau (pharmacienne et référente formation chez Giphar). Ensuite, « lorsque le décret d’application sera publié, une formation pratique de 2 heures sur la technique d’injection pourra venir compléter l’enseignement théorique », poursuit-elle.
Autre exemple : Giropham lancera, en septembre octobre 2017, une campagne « vaccination, luttons contre les idées reçues » destinées aux titulaires et à toute l’équipe officinale. « Car avant de proposer la vaccination en pharmacie, il faut que toute l’équipe officinale, et pas uniquement le titulaire, soit motivée pour la réaliser, et que leur discours soit le même », analyse Stéphanie Corre Le Bail, directrice Santé Qualité et Formation chez Giropharm. La campagne vise donc à lever les doutes sur la vaccination chez tous les membres de l’équipe officinale.
Les patients super-partants
Quant aux patients, ils semblent très impatients de se faire vacciner à l’officine. À l’annonce de la future expérimentation de la vaccination à l’officine, ils ont été nombreux à demander à leur pharmacien s’il pouvait dès à présent les vacciner. « Certains pharmaciens ont reçu des dizaines de demandes par jour et les patients étaient un peu déçus de ne pas pouvoir se faire vacciner tout de suite à l’officine ! » avance Valérie Garnier, titulaire à Meynes, Gard et présidente de l’URPS Occitanie. D’ailleurs, dans un sondage mené sur le site du « Quotidien du Pharmacien », 83 % des pharmaciens déclarent avoir déjà été sollicités par des patients au sujet de la vaccination à l’officine, Quant au sondage OpinionWay/Satispharma réalisé sur 6 000 personnes dans 65 pharmacies (du 6 janvier au 23 mars 2016), il a montré que 80 % étaient favorables à la vaccination en pharmacie… et les 3/4 étaient prêts à se faire vacciner dès à présent !
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