Au cours de l’été, les pharmaciens titulaires et adjoints ainsi que les étudiants des Hauts-de-France et d’Occitanie se sont engouffrés avec enthousiasme dans la brèche ouverte un an plus tôt par leurs confrères de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Nouvelle-Aquitaine.
La faculté de pharmacie de Lille a ainsi enregistré l’inscription de 444 pharmaciens d’officine à la formation qu’elle a proposée de juillet à septembre. Ce chiffre est appelé à évoluer, d’autres sessions étant prévues dans le courant du mois d’octobre.
En Occitanie, la vaccination à l’officine a remporté la même adhésion chez les officinaux. Selon l’ARS, 977 pharmaciens sont autorisés à ce jour à vacciner. Un chiffre qui est cependant loin de refléter la réalité, puisque dans trois départements, l’Aveyron, le Tarn et les Hautes-Pyrénées, les adjoints formés sont toujours en attente de leur agrément, les titulaires étant les seuls à figurer sur la liste des pharmaciens agréés par l’ARS. « Ce n’est pas faute de m’être formée, avant même ma titulaire qui, elle, a déjà reçu son agrément », dénonce avec un certain désespoir Sarah Venereau, adjointe dans le Tarn, qui a envoyé son dossier le 1er septembre, après sa formation.
Une autorisation locaux-dépendante
Des difficultés dans la saisie informatique dans les ARS et dans la transmission des fichiers entre les Conseils régionaux de l’Ordre des pharmaciens (CROP) et ces mêmes ARS seraient à l’origine de ces retards et de ces disparités. « La complexité technique de ces transmissions ne semble pas avoir été identifiée dans toute son ampleur », relève Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D, pour expliquer les dysfonctionnements constatés dans certains départements. En ce qui concerne les flux en possession de l’instance ordinale, il se veut toutefois rassurant : « Nous avons en ce moment entre 400 et 500 dossiers en cours qui seront résorbés dans les jours à venir et nous pouvons assurer les adjoints que nous travaillons d'arrache-pied pour traiter leurs dossiers dans les temps. »
Le président de la section D indique cependant que deux autres facteurs peuvent être à l’origine du retard des agréments d’adjoint. Le premier est que les adjoints déposant une demande d’agrément mais exerçant dans deux officines différentes « doivent s’assurer qu’ils le font pour la bonne officine, ou le cas échéant pour les deux », indique Jérôme Paresys-Barbier, rappelant que l’autorisation est liée aux locaux de la pharmacie. Deuxième facteur, les mutations qui ne sont pas signalées à l'Ordre*. « Trop souvent les adjoints changeant d’employeur omettent de nous en avertir. Ceci a pour conséquence qu’ils sont certes formés en tant que vaccinateurs, mais que leur inscription n'est pas réactualisée, ou que l’officine dans laquelle ils exercent n’a pas reçu l’autorisation », expose Jérôme Parésys-Barbier. Il appelle donc tous les adjoints et particulièrement ceux qui s’apprêtent à effectuer des remplacements d’hiver à transmettre sans tarder leur nouveau contrat à l’Ordre.
* 1 500 mouvements sont enregistrés en moyenne par la section D, chaque mois.
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