LES PHARMACIENS français n’ont pas attendu la parution des décrets de cet été pour se lancer dans l’éducation thérapeutique. Plusieurs expériences réussies, menées dans des officines réparties sur tout le territoire, en témoignent. Le grand nombre de dossiers reçus par le « Quotidien » lors de la dernière édition des Grands Prix de la Pharmacie dans la catégorie « Meilleur projet d’éducation thérapeutique » est ainsi venu confirmer l’intérêt des officinaux pour cette mission en devenir.
- À Longvic en Côte-d’Or, l’officine d’Yves Michiels (lauréat 2010) a mis en œuvre un test de suivi officinal de l’hypertension artérielle baptisé O.S.T.A. (Officine Suivi Tension Artérielle). Ce test regroupant une vingtaine de questions permet au pharmacien de suivre de façon rapprochée ses clients hypertendus et surtout d’établir le dialogue entre le professionnel et son patient. « L’objectif est de prévenir les complications de l’HTA en questionnant les patients sur leur hygiène de vie, sur leur connaissance des facteurs de risque et sur les mesures prises pour gérer leur traitement », explique Yves Michiels. Objectif atteint, si l’on en croit les premiers résultats mesurés par le titulaire : « 60 % des patients qui ont suivi le programme disent avoir modifié une ou plusieurs habitudes ou comportements », confie-t-il.
- Autre candidat aux Grands Prix de la Pharmacie, autre expérience d’éducation thérapeutique, celle menée à Thionville en Moselle, dans un cadre associatif. La titulaire de l’officine, également présidente de l’association Intercom Santé 57, travaille en coordination avec d’autres professionnels de santé, des associations de patients et des réseaux de soins dans les domaines de la prévention du diabète et des maladies cardio-vasculaires. Sessions d’information auprès des jeunes enfants pour une meilleure hygiène alimentaire, ou mise en place d’un système de collecte des DASRI, voilà quelques-unes des initiatives auxquelles participe l’officinale. L’ambition du projet est triple : informer et éduquer la population et former différents acteurs de santé. À noter enfin que l’éducation thérapeutique est ici mise en œuvre, conformément aux prescriptions du récent décret, en collaboration avec un médecin.
- « Apprivoiser son plan de soin et diminuer sa consommation médicamenteuse », telle est la vocation de cette autre initiative, élaboré par une pharmacie parisienne, qui se situe à la frontière entre éducation thérapeutique et suivi du traitement. Le projet, sur-mesure et individualisé, vise à améliorer l’observance chez une patiente psychotique et épileptique. Mais pas seulement. À l’aide d’une fiche pratique et grâce au recours à des piluliers à usage unique, l’équipe est parvenue à rationaliser durablement le traitement de la patiente en faisant la chasse aux chevauchements d’ordonnance et à la surconsommation.
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