Une expérimentation convaincante

Les Bretons montrent le chemin d’une nouvelle mission

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Publié le 23/02/2023
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Nous ne cessons d’en entendre parler et pour cause : les déserts médicaux sont de plus en plus nombreux. À ce sujet, la Bretagne ne fait pas exception. Pour améliorer les soins de premier recours, certaines pharmacies bretonnes expérimentent le « triage » des patients selon le principe OSyS, qui s’inspire de la réussite du projet netCare suisse.

L’expérimentation OSyS, pour Orientation dans le Système de Soins, est portée par l’association Pharma Système Qualité. Son objectif est de proposer un nouveau parcours de prise en charge pour faciliter l’accès aux premiers soins des patients, notamment dans les zones de faible densité médicale afin d’éviter les recours inappropriés aux services d’urgences et de désengorger les cabinets médicaux.

50 officines expérimentatrices

50 pharmacies bretonnes ont été choisies pour tester OSyS. Le principe ? Procéder à un triage optimisé et sécurisé des patients en suivant des arbres décisionnels établis portant sur 13 situations cliniques identifiées (rhinite, douleur mictionnelle, douleur pharyngée, conjonctivite, lombalgie, piqûre de tique, diarrhées, plaie simple, vulvo-vaginite, brûlure du 1er degré, céphalées, dyspepsies fonctionnelles, constipation).

Pour que cela soit un succès, il va sans dire qu’une collaboration interdisciplinaire entre les médecins généralistes et les pharmaciens d’officine d’un même territoire est indispensable.

Et en pratique ?

Seuls les pharmaciens titulaires et leurs adjoints peuvent participer à ce « triage ». Ils doivent de plus avoir suivi une formation et utiliser un local de confidentialité adapté.

Ainsi, si un patient se présente avec une des 13 situations cliniques évoquées, le pharmacien peut lui proposer d’intégrer le protocole OSyS. Aidé de l’arbre décisionnel adapté, il pourra questionner le patient jusqu’à son orientation, en respectant les critères d’inclusion et d’exclusion de chaque symptomatologie (âge, pathologies ou traitements associés…). Le pharmacien aura alors trois possibilités pour orienter son patient : une prise en charge à l’officine en dispensant un médicament non listé avec rappel 1 à 3 jours après pour vérifier l’amélioration de la situation, une consultation médicale rapide (physique ou en téléconsultation) ou l’adresser à un service d’urgence. Le résultat de cet entretien, dont le temps est estimé à environ 15 minutes, est tracé sur une fiche informatique d’orientation.

Anne-Sophie Lebrun

Source : Le Quotidien du Pharmacien