Le 15 octobre, qui a signé l’arrêt partiel du remboursement des tests antigéniques, n’est pas une fin en soi. Bien au contraire. Pour Samuel Tordjmann et Alexis Berreby, fondateurs et dirigeants du groupement Leadersanté, la pharmacie doit absolument poursuivre sur la voie tracée par vingt mois de pandémie.
Tests diagnostics, mais aussi TROD angine, télémédecine en partenariat avec Medadom, vaccinations, ainsi qu’entretiens pharmaceutiques, font des pharmaciens, et notamment des adhérents Leadersanté, des professionnels cliniciens et praticiens. Cette transition induit une révolution à l’intérieur de l’officine avec un réagencement de la cabine d’orthopédie en un ou plusieurs espaces polyvalents. Cette mutation s'accompagne d'une signalétique au sol, d'un covering adapté et d'un kit de communication transmis aux quelque 410 adhérents du groupement, dont 45 nouveaux depuis 2020.
La vaccination est le fer de lance de cette évolution des officines à l’enseigne. « L’année dernière, 38 % des vaccins délivrés par les pharmacies Leadersanté avaient été administrés sur place, contre 30 % au niveau national », rappelle Samuel Tordjmann, précisant que cette année 252 227 doses antigrippales ont été commandées par le réseau. « Avec une amélioration constante de la couverture vaccinale depuis qu’il est en droit de vacciner, le pharmacien s’est imposé comme voie d’administration des vaccins, et ceci d’autant plus que, dès cette année, il pourra vacciner tous les adultes contre la grippe », se félicite Samuel Tordjmann dont le prochain défi sera la vaccination contre le pneumocoque qui occasionne 16 000 hospitalisations par an. « Les patients souhaitent ces évolutions, les pharmaciens aussi, il reste à traduire ces volontés dans les textes d’application, ce que les pouvoirs publics tardent à faire dans bien des domaines », remarque de son côté Alexis Berreby, faisant également allusion au droit de prescription dans la cystite, ou la pilule.
Un booster d'apport nouvelle version
Le virage clinicien que souhaite imprimer Leadersanté à son réseau est pour ses fondateurs une manière de promouvoir l’exercice officinal et l’intégrité du maillage territorial. Il s’accompagne par le lancement du « Booster d’apport V2 ». Cinq ans après sa création, ce dispositif original d’aide à la première, deuxième ou troisième installation, qui a déjà bénéficié à 60 titulaires, entre dans une nouvelle phase. Il s’agit désormais d’optimiser les conditions de ce prêt participatif permettant l’entrée au capital de pharmaciens investisseurs (minoritaires). « Le taux d’intérêt qui était jusqu’alors fixé à 2 % passe à 1,95 % sur une durée de huit ans contre sept ans actuellement », expose Alexis Berreby, ajoutant que la durée du prêt peut désormais être allongée de 4 ans.
Sur les 12 à 15 dossiers reçus chaque année, Leadersanté en retient les deux-tiers pour un ticket d’entrée moyen de 130 000 euros. Pas question en effet, comme le rappelle Samuel Tordjmann, de galvauder ce dispositif que Leadersanté a créé, en suscitant l’opportunisme de certains candidats : « le booster d’apport reste un mode de recrutement de futurs titulaires adhérant au projet global du groupement en termes d’évolutions du métier. » Afin d'aider les candidats à passer la première sélection, Leadersanté vient de lancer un logiciel leur permettant d’effectuer un test d’éligibilité.
D'après une conférence de Leadersanté.
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