Près de cinq millions de prélèvements nasopharyngés ont été réalisés en officine, soit 82 % des tests antigéniques effectués à ce jour, révèlent les données d’IQVIA et de l'assurance-maladie diffusées le 21 février au cours d’une conférence au e-congrès de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO)*.
Cet engagement marque la volonté de la profession de participer au dépistage du Covid. Que ce soit par des tests antigéniques ou par des tests rapides de détection des anticorps avec les tests sérologiques apparus à la fin du premier confinement. Pour le Dr Jean-Claude Tardy, virologue à l’Institut des agents infectieux de l’Hôpital de la Croix-Rousse (Lyon), « après avoir été confrontés aux résultats des tests PCR, ces tests ont fait toutes leurs preuves en matière de sensibilité et de spécificité, permettant ainsi un diagnostic rapide, avec une sécurité garantie grâce à des contrôles réguliers sur les lots ». Le Dr Thierry Prazuck, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHR d’Orléans, confirme ces données de sensibilité et de spécificité par des études effectuées à l’hôpital Henri Mondor (Paris) sur des tests antigéniques à partir de fonds de tubes PCR. « La sensibilité était supérieure à 96,7 %, sur 121 patients nous sommes passés à côté de 4 patients, mais ceux-ci avaient une charge virale faible », précise-t-il.
Des taux de neutralisation avérés
Reste à définir la place que prendront ces tests dans la campagne de vaccination. Le Pr Tardy attire particulièrement l’attention sur le test sérologique Presto AAZ qui distingue les IgG et les IgM. « Une technique sensible à la fois pour faire le diagnostic d’une infection active, mais aussi pour faire un contrôle prévaccinal et post-vaccinal, chose qui me semble tout à fait intéressante quand on lance des campagnes de vaccination », expose-t-il.
Une étude en cours, présentée par le Dr Prazuck, démontre tout l’intérêt d’une approche en post-vaccinal avec ces tests sérologiques Presto AAZ. Des prélèvements ont été effectués sur une douzaine de sujets ayant reçu le vaccin Comirnaty (Pfizer/BioNTech) deux semaines après la vaccination, trois semaines après la première dose et une semaine après la deuxième dose. « Le test nous donne les taux de neutralisation d’anticorps produits contre le virus initial, le virus anglais et la variante sud-africaine. Nous constatons que, globalement, les anticorps apparaissent assez précocement, à deux semaines les anticorps contre l’Anglais et le Sud africain ne sont pas bons du tout, mais ils évoluent à la troisième semaine et à la quatrième semaine, soit une semaine après la seconde dose, tout le monde a des anticorps contre les trois variants. C'est rassurant », expose-t-il. « Cet outil va nous dire si on a des anticorps, c’est cela qui est important, bien davantage que le passeport vaccinal », estime le Dr Prazuck. Des prélèvements dans les semaines à venir vont permettre d'observer la cinétique de ces anticorps et les réactions avec le virus brésilien, nouvel élément d'inquiétude pour les scientifiques.
* Les nouveaux tests Covid en pharmacie : test antigénique, test sérologique pour le suivi de la vaccination, tests combinés…
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