1 100. Ce chiffre, tombé comme un coup de massue au moment de la rentrée universitaire, c'est celui du nombre de places vacantes sur les bancs des 24 facultés de pharmacie françaises. Un chiffre en hausse de 550 % par rapport à la rentrée précédente, selon l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).
Un constat terrible, qui a poussé l'ensemble de la profession (syndicats, Ordre, étudiants…) à prendre position et à diffuser en septembre un communiqué commun pour tenter de faire réagir le ministère de l'Enseignement supérieur. Dans ce texte, les signataires estiment notamment que cette situation tient son origine de « l'application inégale de la réforme de l'entrée dans les études de santé ». Les représentants de la profession font ici allusion à la fameuse réforme de la PACES, instituant la mise en place de deux nouveaux parcours d'accès aux études de santé (PASS/L.AS), il y a 2 ans, et qui ne cesse d'être critiquée depuis. « L'application défectueuse de la réforme, des programmes beaucoup trop chargés et une absence de comités de suivi locaux sont, entre autres, responsables de cette chute de remplissage des promotions », estiment en effet les signataires du communiqué.
Manque d'attractivité de la filière
Pour les professionnels de la pharmacie, il existe aussi « un grand manque d'attractivité » de la filière. La diversité des métiers n'est pas suffisamment (voire pas du tout) présentée aux étudiants, qui ignorent tous des débouchés qu'offre la pharmacie. Quoi qu'il en soit, les sièges vides dans les facs de pharmacie cette année ne pourront être comblés. Inquiétant, alors que la profession souffre de gros problèmes de recrutement, et ce dès aujourd'hui. « Que va-t-il se passer si cette situation perdure ? Si nous perdons 1 000 étudiants par promotion pendant les 5 ou 6 années qui viennent ? », interroge Romain Gallerand, porte-parole de l'ANEPF. « L'objectif c'est de trouver des solutions pour que l'on ait moins de places vacantes en pharmacie l'an prochain et que l'on puisse repartir sur une meilleure dynamique », résume-t-il.
Accusée de ne pas prendre la mesure de l'urgence de la situation, la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a reconnu fin septembre que « des points restaient à clarifier et à améliorer » concernant la réforme des études de santé. En premier lieu, la ministre a cité la problématique des places « non pourvues en pharmacie et en maïeutique ». Hors de question cependant d'envisager « une réforme de la réforme » du côté du gouvernement, alors qu'un collectif de parents et d'étudiants (le collectif national PASS/L.AS), était allé jusqu'à demander son abrogation pure et simple.
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