PARTENARIATS public-privé, intérêt du travail en réseau dans la recherche, coût élevé des (rares) nouvelles molécules, évolution des missions et des modes de rémunération du pharmacien d’officine… Pour leur première table ronde organisée dans le cadre de la semaine de l’insertion professionnelle de l’université Claude Bernard Lyon I, les étudiants de pharmacie ont réussi leur pari.
S’il est vrai que, en raison de la richesse du tissu local des organismes de recherche et des entreprises du médicament présents dans la région, ils n’ont eu que l’embarras du choix, il n’en demeure pas moins que leur plateau était de qualité. Le pharmacien Jacques Volckmann, directeur de recherche et développement chez Sanofi-Pasteur, formé au sein de la faculté lyonnaise, a témoigné de son activité (il dirige les travaux sur le futur vaccin contre la dengue). Outre les quelque vingt-cinq cibles vaccinales déjà développées, il a pu montrer qu’il restait soixante-dix cibles potentielles : « du pain sur la planche ! » Et, à chaque fois, des investissements lourds, dans la durée. Pierre-Henry Longeray, président de Merk Serono France a insisté de son côté sur l’intérêt des industriels à travailler en réseau, à travers l’Alliance pour la recherche et l’innovation des industries de santé (ARIIS). Une démarche très fructueuse, selon son directeur, Peter Pauwels, qui est aussi depuis dix ans celle du cancéropôle de Rhône-Alpes (CLARA) : il s’agit « non seulement de dynamiser les synergies entre les équipes spécialisées » de Lyon, de Grenoble, de Saint-Étienne et de Clermont-Ferrand, mais aussi et surtout de « raccourcir le temps » entre les avancées des start-up régionales et leur traduction en solutions thérapeutiques prêtes à être expérimentées.
Réseau officine hôpital.
Responsable d’un réseau de formation en oncologie des pharmaciens, qui tente d’améliorer les liens entre la ville et hôpital, la pharmacienne hospitalière Dominique Becker, concrète, lucide, a, de son côté, dressé un état des lieux des besoins en cancérologie - « il n’y a plus en France que, environ, 500 oncologues en activité dans les structures de santé spécialisées » - pour mieux souligner le rôle précieux que pourraient jouer à leurs côtés des « officinaux motivés ». Alors que le cancer est désormais la première cause de décès dans l’Hexagone, devant les maladies cardio-vasculaires, et que les indicateurs prévoient une hausse constante des pathologies tumorales dans les dix prochaines années, les officinaux ont toute leur place dans la chaîne de soins, plaide-t-elle. « Les officinaux sont des chefs d’entreprise, certes, mais ils ne sont pas seulement des vendeurs de boîtes, ils sont aussi des soignants », lance-t-elle en conclusion. S’affirmant convaincue que, à condition de leur « proposer des formations adaptées, qui correspondant simultanément à leurs possibilités et à leurs demandes », les pharmaciens d’officine pourraient davantage s’impliquer, et à plus grande échelle, dans la prise en charge des patients cancéreux : le débat avec la salle était lancé…
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