L’enquête « Bien être 2021 », publiée par l’ANEPF, témoigne, au-delà d’un malaise étudiant, de réelles inquiétudes quant à l'acquisition des connaissances et des compétences. Jusqu’à questionner la valeur du diplôme.
Les conditions d’études étaient déjà pointées du doigt lors du Grand Entretien 2.0 et dans la précédente enquête « Bien être » de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Mais ces conditions se sont fortement détériorées au cours de la crise sanitaire. 69,7 % des étudiants ayant répondu à l’enquête « Bien être 2021 » estiment que l’épidémie a dégradé leur acquisition de connaissances et de compétences. À tel point que la crise sanitaire est à l’origine d’un décrochage « assez important ou total » pour 41 % des étudiants en pharmacie. 26,8 % ont voulu arrêter leurs études à cause de la crise sanitaire.
Pour ceux qui s’accrochent en dépit de « l’isolement », « du manque de soutien et d’accompagnement de leurs enseignants », ou encore « des conditions matérielles », la confiance en leur avenir professionnel est ébranlée. Un étudiant sur trois a l’impression que son diplôme a moins de valeur à cause du Covid. Par ailleurs, plus d’un quart des étudiants rencontre des difficultés à trouver un stage en cette période de pandémie.
Ce constat amène l'ANEPF à s'interroger « sur les capacités à rassurer et accompagner des patients de ces futurs professionnels de santé, alors que l'étudiant n’a pas confiance en ses connaissances ou compétences, et alors même que la profession devrait répondre à de nouveaux défis en matière de santé publique », commente l’ANEPF. Dans ces conditions, faut-il revoir le modèle des études de pharmacie ?
Par ailleurs, « la démotivation et le malaise exprimés par ces étudiants ne risquent-ils pas de peser de manière plus générale sur le choix des carrières pharmaceutiques et d’accentuer la désertification en marche dans certains territoires ? », poursuit l’association étudiante. Et ce sentiment de dévalorisation du diplôme ne compromet-il pas l’évolution de la profession de ces dernières années ?
L’ANEPF tire la sonnette d’alarme pour que soient enfin prises en compte « les failles et l’inadaptation du système éducatif et son incapacité à répondre aux besoins et aspirations des étudiants ». Il est désormais l’heure de trouver des solutions pour que la pharmacie reste un choix d’engagement. Il y va de l’intérêt des patients, mais aussi de la profession.
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