En 2017, l’ANDPC a fait le ménage dans les formations DPC afin d’améliorer la qualité du dispositif. Déjà, les nouveaux critères de qualité qu’elle a mis en place ont éliminé plus d’un tiers des 3 000 organismes auparavant retenus.
Ensuite, sur les 10 217 actions analysées par l’agence l’année dernière, 30 % ont été écartées. Parmi les principales raisons de cette mise sur le carreau : « des formations non conformes aux orientations prioritaires de santé, ou qui ne s’adressaient pas au public concerné », avance Michèle Lenoir-Salfati, directrice générale de l’ANDPC en citant, par exemple, une formation sur l’analyse de l’électrocardiogramme qui s’adresse à des infirmiers. « On ne peut pas retenir ce type de formation, l’acte concerné étant hors du champ des compétences de l’infirmier », illustre-t-elle. De plus, l’ANDPC a éliminé toutes les formations concernant les médecines complémentaires : acupuncture, ostéopathie, huiles essentielles.
Nouveaux objectifs
Pour 2018, l’ANDPC poursuivra son travail de vérification de la qualité. Mais l’organisme s’est également fixé de nouveaux objectifs : l‘agence souhaite encourager les formations interprofessionnelles qui représentent à peine 15 % de l’offre aujourd’hui. De plus, l’ANDPC souhaiterait que se développent des formations innovantes, intégrant de nouvelles stratégies d’apprentissage, tels que des jeux de rôle, des serious game. « Aujourd’hui, on constate en effet que l’offre est très classique, avec 80 % de formations qui se déroulent en présentiel », regrette la directrice générale. D’autres évolutions sont également envisagées : « Nous aimerions que l’expérience des patients soit prise en compte, en intégrant des patients dans l’élaboration des contenus, et par l’intervention de patients témoins dans les formations. » Enfin, l’agence appelle les organismes de formation à concevoir des actions différentes selon les stades de la carrière. « En effet, les besoins d’un jeune qui s’installe ne sont pas les mêmes que ceux d’un professionnel ayant 20 ans de carrière », commente Michèle Lenoir-Salfati.
Financer autrement
Mais pour arriver à ces fins, il est indispensable d’inciter financièrement les organismes à se lancer dans ces voies d’avenir. Pour cela, L’ANDPC envisage de mettre en place des prises en charge différenciées, en attribuant des montants supérieurs aux formations qu’elle souhaite voir se développer. Toutefois, il ne s’agit que de pistes de réflexion. À ce jour, les forfaits différenciés ne sont pas intégrés dans les prises en charges établies pour 2018, qui sont identiques à 2017. Ainsi, pour les pharmaciens, l’ANDPC financera 14 heures de formation validante par pharmacien (en présentiel ou non présentiel), avec un forfait de 47,14 euros l’heure de formation. Seule modification qui devrait être instaurée en mars 2018 : les participants pourront faire des signalements en ligne, via un formulaire accessible sur le site de l’ANDPC, sur des actions de DPC réalisées. Par exemple, pour informer d’une durée de programme non respectée ou d’un formateur qui n’a pas le niveau requis, qui a tenu des propos scientifiques limites évoquant une dérive sectaire ou suggérant des liens d’intérêt… Ces signalements permettront d’avoir un contrôle a posteriori des formations validantes pour le DPC.
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