De nombreuses officines finiront l’année confrontées à un flux de patients venant se faire dépister avant les fêtes. 8 000 pharmacies réalisent aujourd’hui des tests antigéniques, note Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. Sur le million de tests antigéniques pratiqués à ce jour, dont 83 % effectués par des pharmaciens, 7 % en moyenne se révèlent positifs.
« Un taux tout à fait cohérent avec les attentes. Cependant nous relevons des taux de positivité de 10 à 15 % en Auvergne Rhône-Alpes, démontrant que le virus circule rapidement dans cette région », analyse le président de l’USPO. Désormais dès qu’un patient dépisté positif est enregistré sur la base SI-DEP, son médecin traitant en est averti automatiquement. De plus, le pharmacien pourra prochainement éditer un QR Code permettant au patient de se déclarer sur l’application Tousanticovid depuis son téléphone. Les modalités de contact tracing sur Ameli pro, pour lesquelles les pharmaciens sont rémunérés, restent inchangées.
Une aide pour les pharmacies de montagne
En ce qui concerne la stratégie de vaccination contre le Covid, les syndicats ont obtenu des précisions. Dès à présent, les pharmaciens détenant des EHPAD dans leur clientèle sont appelés à notifier aux URPS le nombre de patients potentiellement concernés par la vaccination. « À partir du 11 janvier, les flacons, acheminés dans les officines depuis six sites (plateformes réfrigérées à – 80 °C) seront redistribués dans un délai de 4 jours, aux établissements où les doses seront reconstituées à raison de 5 par flacon », confirme Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FPSF). A condition, précise-t-il, que l’AMM soit octroyée au vaccin Pfizer/BioNTech par l’Agence européenne du médicament (EMA) et que la Haute Autorité de santé (HAS) confirme sa stratégie vaccinale. Deux points qui devraient être éclaircis au plus tard entre Noël et Nouvel An. Gilles Bonnefond reste quant à lui sceptique sur les modalités de recueil du consentement du patient par le médecin. Et surtout sur la possibilité matérielle d'effectuer cette démarche d'ici au 11 janvier !
L’actualité restera dense pendant cette période pour les officines qui garderont leurs portes ouvertes. Cependant, 100 et 300 officines rencontrent de graves difficultés liées à une baisse drastique de leur chiffre d’affaires (pharmacies d’aéroport, de gare, d’hyper-centre ou encore de centres commerciaux) quand il ne s'agit pas d'un arrêt total en raison de mesures gouvernementales. C’est ainsi le cas d’une cinquantaine de pharmacies dans les Alpes où les stations n’ont pu rouvrir leurs remontées mécaniques ou encore dans les Pyrénées, le Jura et même les Vosges. Gilles Bonnefond annonce cependant que ces officines ont été intégrées par les pouvoirs publics à la liste des entreprises concernées par les aides d’État. Philippe Besset informe quant à lui qu’il a demandé à l’assurance-maladie la réouverture du dispositif de compensation pour baisse d’activité. Il indique par ailleurs que la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) a activé une aide pouvant aller jusqu’à 15 000 euros pour les jeunes installés.
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