Agressions verbales et physiques, menaces de mort, destruction des équipements et des locaux. En Italie comme en France, l’augmentation de la violence contre les professionnels de santé suscite l’inquiétude des syndicats et des autorités. Comme les personnels hospitaliers, les pharmaciens dénoncent ainsi une progression inquiétante de la violence à leur encontre. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, certaines régions comme la Calabre, ont décidé de mobiliser l’armée pour surveiller les établissements de santé.
45 % des pharmaciens ont été agressés l’an dernier dont certains à plusieurs reprises
Une étude publiée par l’observatoire national sur la sécurité des soignants menée par le ministère de la Santé, affirme que l’an dernier, plus de 16 000 épisodes de violence dont 70 % sur des femmes médecins, ont été enregistrés. Un sondage réalisé par les syndicats de médecins et de cadres de santé hospitaliers, Anaoo-Assomed, affirme pour sa part, que 81 % des soignants ont été agressés dans l’exercice de leur profession durant leur carrière. Au chapitre des officines, la situation est identique. Selon une enquête rédigée par la Fédération des Ordres des pharmaciens italiens (FOFI), 45 % des 2 276 pharmaciens interrogés ont été agressés l’an dernier dont certains à plusieurs reprises. Toujours selon cette étude, à l’échelle nationale, plus de 1 000 faits de violence ont été enregistrés en 2023. La plupart des agressions sont commises par des patients qui protestent contre la pénurie de médicaments ou qui réclament des produits sans avoir d’ordonnance mais aussi des toxicomanes affirment les auteurs de ce rapport. Pour Andrea Mandelli, président de la Fédération des Ordres des pharmaciens italiens (FOFI), « la violence contre les professionnels de santé prend une tournure inquiétante en ce qui concerne les pharmaciens en officine mais aussi en milieu hospitalier ».
Des postes de police
Pour enrayer la montée de la violence, le ministre de la Santé le Dr Orazio Schillaci a annoncé la mise en place d’une série de mesures importantes comme la création de postes de police dans les établissements hospitaliers. Un projet de loi a également été présenté au parlement et prévoit l’arrestation immédiate en cas de flagrant délit de violence contre le personnel de santé. Cette mesure pourra être également appliquée en différé, c’est-à-dire 48 heures après l’agression. Une autre proposition sur l’installation de portiques de sécurité et de vidéosurveillance dans les hôpitaux comme dans les aéroports, est également à l’étude. Pour leur part, les syndicats de pharmaciens et la FOFI proposent de mettre l’accent sur la prévention à travers des campagnes de sensibilisation. Une mesure déjà prise fin 2023 en France Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacienne, alors ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé.
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