Quels risques représentent les molécules issues de médicaments humains et vétérinaires dans les milieux aquatiques et comment les éviter ? Le plan national pour limiter la dispersion des résidus médicamenteux dans l’eau, lancé lundi, devra y répondre. Sur près de 30 000 tonnes de médicaments non utilisés par an en France, premier consommateur européen et 4e mondial de médicaments, environ 13 000 tonnes sont récupérées dans les pharmacies grâce à Cyclamed. « La réussite de ce plan d’action repose sur la prévention en limitant les rejets médicamenteux, et sur la recherche, pour améliorer les connaissances afin de mieux cerner les impacts sanitaires et environnementaux », a indiqué la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, en présentant le plan à la faculté de pharmacie de Chatenay-Malabry (Université de Paris-Sud).
Selon une étude réalisée en février dernier, un quart des échantillons d’eau potable analysés à la recherche de résidus de médicaments étaient positifs et contenaient principalement de la caféine, des antiépileptiques et des anxiolytiques. Ces résidus proviennent essentiellement des urines humaines et déjections des animaux d’élevage. Tout en notant que les quantités mesurées dans les milieux aquatiques « sont infimes, de l’ordre d’un nanogramme par litre, les conséquences environnementales et sanitaires sont encore mal connues », selon le ministère de l’Écologie, auteur de l’initiative avec celui de la Santé. Il n’existe à ce jour pas de valeurs de référence permettant d’estimer l’impact des médicaments jetés dans l’évier ou présents dans les eaux usées, de même qu’il est difficile d’évaluer les effets à long terme sur les écosystèmes des mélanges de ces résidus d’antibiotiques, antidépresseurs et autres hormones utilisées notamment dans l’élevage. Plusieurs signaux ont déjà été relevés par les chercheurs comme la « féminisation » des poissons, avec pour conséquence une diminution des populations halieutiques. Parmi les priorités, il s’agira de classer parmi les quelque 3 300 molécules trouvées dans les eaux, celles qu’il faudra soumettre à des travaux de recherche et d’analyse en premier afin de créer une base de données publique avec les résultats.
Du côté des producteurs et des consommateurs, le plan prévoit de renforcer les filières de récupération des produits non utilisés et de sensibiliser les populations au bon usage des médicaments.
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