ROSELYNE Bachelot a donné son feu vert jeudi dernier à un nouveau plan de relance du dossier médical personnel (DMP). « Après une phase de remise à plat en 2007, puis de reconstruction en 2008, je suis heureuse de vous annoncer que, comme je m’y étais engagée, 2009 est l’année du passage à l’acte pour le DMP », lance la ministre de la Santé. Des expérimentations de DMP en région seront donc relancées dès les prochains mois, notamment en Aquitaine, en Franche Comté, en Picardie et en Rhône-Alpes. Et, l’année prochaine, une première version nationale du DMP sera déployée, assure Roselyne Bachelot.
Ce DMP, qui contiendra l’essentiel des données de santé d’un patient, sera aussi un outil permettant de lui offrir des services. « Il ne s’agit pas en effet de se contenter de présenter les données de santé de chacun, mais aussi de les utiliser pour apporter des services aux patients, par exemple pour suivre les rappels de vaccins, ou pour faciliter le suivi de prescriptions et de protocoles de soins », explique la ministre. Les patients pourront consulter les données les concernant chez leur professionnel de santé, à l’hôpital, ou encore via Internet.
Pour Roselyne Bachelot, « le DMP est d’abord et avant tout un grand projet de santé publique, au service de la santé de nos concitoyens ». Il ne doit donc plus être regardé seulement comme un moyen de maîtriser les dépenses. « Il permettra peut-être de générer des économies, mais ce n’est pas son objectif premier », affirme la ministre de la Santé.
Cette dernière compte également qu’il devienne un carrefour entre les différents praticiens. « L’enjeu du DMP va bien au-delà de la consultation en ligne du dossier médical, souligne-t-elle. Il s’agit plus largement de mettre en place un espace de partage et d’échanges de données médicales, afin de faciliter la coopération entre professionnels de santé ».
Pas d’articulation avec le DP.
Mais, à peine relancé, certains doutent déjà de l’avenir du DMP. « C’est le quatrième plan de relance et peut-être pas le dernier », soupire Jean Parrot, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Ce dernier se dit quelque peu étonné que le programme de relance du DMP ne s’inspire pas de l’expérience réussie du dossier pharmaceutique (DP). « Un tiers des pharmaciens est désormais raccordé à l’outil professionnel, rappelle le président de l’Ordre. En France, pendant les heures ouvrables, soit huit heures par jour, un nouveau DP est créé toutes les 2 secondes ».
« Le déploiement du DP sera terminé avant que celui du DMP ait commencé », augure-t-il. Selon lui, pratiquement toutes les officines devraient en effet être raccordées à l’outil à la fin de l’année 2010.
Autre regret exprimé par Jean Parrot : en refusant d’utiliser le numéro d’identification temporaire mis au point par l’Ordre des pharmaciens, les développeurs du DMP empêchent toute communication entre les deux outils. Résultat, les informations concernant les médicaments dispensés à un patient et inscrits dans le DP, ne pourront se retrouver dans son DMP. « L’articulation DP-DMP est un raté, déplore Jean Parrot. Nous allons être chacun sur une planète différente et, pour aller de l’une à l’autre, une fusée intermédiaire sera nécessaire. Mais, je refuse de la construire, et que l’argent des pharmaciens soit utilisé à cette fin ».
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