Sur le terrain
« Les Ombres » (1) est l’exemple le plus évident, qui met en scène des fonctionnaires du renseignement. Selon le propos de la collection, la fiction est suivie d’un petit cahier documentaire rédigé par Andrea Verducci, qui, au cours de ses quinze années dans la police, s’est spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et les violences urbaines.
Le thriller de Philippe Bérenger (l’auteur d’« Opération Goliath ») a pour point de départ un attentat dans le métro parisien qui fait de nombreux morts et blessés. Il est revendiqué par un groupe terroriste inconnu qui annonce d’autres actions, en province également. Le héros est un antihéros : 42 ans, divorcé, une fille de 16 ans qu’il voit de temps en temps, un trois-pièces à Drancy acheté à crédit, un chef, le commissaire, présenté comme un « con de concours », bref un flic désabusé qui aime Kate Bush et c’est tout. Tandis que la France bascule dans la psychose et que le capitaine Franck Venel lutte contre sa propre paranoïa, les hommes de l’antiterrorisme s’efforcent de dépasser leur statut de fonctionnaire pour repérer et neutraliser les responsables des attentats. Le récit nous plonge dans le quotidien, pas toujours reluisant, de ces policiers sur le terrain.
Un polar social
Salué en France pour son premier roman, « les Cerfs-Volants », où l’on voyait les grands de ce monde régler leurs comptes en prétendant lutter contre le terrorisme, le Danois Morten Hesseldahl revient avec un thriller social inspiré par l’actualité : l’enlèvement d’un ingénieur en Colombie. Un fait divers entièrement réécrit. « La nuit vient de commencer » (2) déroule une intrigue subtile, qui met en scène des jeunes activistes membres d’une organisation secrète qui milite pour soutenir les grandes causes révolutionnaires, quelles qu’elles soient, et l’initiative de l’un d’entre eux, qui s’est porté volontaire pour se faire « kidnapper » par les FARC : un bon moyen pour apporter aux guérilleros un soutien financier sous forme de rançon !
Son employeur va-t-il payer ? Les actionnaires vont-ils accepter de voir leur part de gâteau amputée ? Les convictions des jeunes gens sont-elles aussi pures qu’il y paraît ?
Une charge politique
Ils se sont mis à deux, et pas des moindres, pour donner, sous le titre « l’Honorable Société » (3), une véritable charge politique et économique contre l’État français. Ou, si vous préférez, un pur roman d’action et d’aventures. En tout cas un roman noir très noir. « Ils », ce sont Dominique Manotti et DOA, auteurs réputés de la Série noire et dont les précédents titres sont « Bien connu des services de police » pour elle et « le Serpent aux mille coupures » pour lui.
Le piratage de l’ordinateur d’un employé du Commissariat à l’énergie atomique – et, incidemment, la mort de son propriétaire revenu plus tôt que prévu dans son appartement – signe le début d’une drôle d’enquête pour le commandant Pétrus Pâris, de la criminelle, flic intègre et dont le principal défaut est de vouloir faire éclater la vérité, envers et contre tous. Donc, comme on agite sous son nez la piste d’un groupuscule de jeunes écologistes extrémistes, lui remonte de plus en plus haut dans l’entourage du ministre des Finances, en lice pour la présidentielle. Car l’histoire se situe entre les deux tours de l’élection présidentielle. Alors que les candidats se présentent sous leur plus beau jour devant les caméras des télévisions nationales, leurs porte-flingues s’activent pour étouffer dans l’œuf une affaire qui pourrait se révéler explosive.
La face cachée de l’espionnage
Considéré comme l’un des meilleurs écrivains de romans d’espionnage américains, Alex Berenson revient avec une nouvelle enquête de son héros récurrent, l’agent de la CIA John Wells, qui avait brillé en Afghanistan (« l’Espion fidèle ») et en Chine (« la Guerre fantôme »).
Dans « Un homme de silence » (4), il doit déjouer la machination de terroristes islamistes qui magouillent pour envoyer deux ogives sur les États-Unis depuis la Russie, afin de déclencher une guerre nucléaire entre les deux puissances. Comme au bon vieux temps !
(2) Gaïa, 379 p., 22 euros.
(3) Gallimard, 330 p., 18 euros.
(4) Calmann-Lévy, 444 p., 21,50 euros.
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