IL ME FAUT faire un petit retour en arrière. Dans certains cas, au lieu d’enfiler la blouse blanche et le badge tous les jours au même endroit, 35 heures par semaine, on choisit, ou pas, en fait, de varier les plaisirs. Une matinée chez un grossiste en matériel médical. Quelques matinées dans une clinique de soins de suite. Les matinées qui restent, chez soi, devant son ordinateur, pour écrire. Les après-midi dans une clinique psychiatrique. Et ainsi de suite au gré des imprévus, des remplacements, des changements d’emploi du temps. On s’intègre, il faut bien, n’est-ce-pas, à plusieurs équipes, avec les sympas, les professionnels, ceux dont il faut se méfier, mais on l’apprendra un peu tard, les coursiers, les directeurs, les assistantes sociales, les comptables, les intérimaires. On finit par ne plus penser que l’après-midi, on est en CDD.
Jusqu’au jour où la pharmacienne que je remplace a bel et bien annoncé que ça y était, elle reprenait début novembre. J’ignore pourquoi ça m’a fait un tel choc, alors que je savais depuis le tout début qu’elle allait bien revenir un jour. Ou plutôt oui, je sais pourquoi. C’est parce que je me sens exactement à ma place dans cette équipe, que j’ai réussi à apporter tout un tas d’améliorations pour sécuriser le circuit du médicament, que je m’entends, mais alors super bien, avec Babette-la-préparatrice pour qui j’ai eu un véritable coup de foudre professionnel, et aussi parce que c’est à peine à un quart d’heure de voiture de chez moi. Et, oh, j’allais presque oublier, c’est également parce que tous les mois ça se concrétise par un gentil virement sur mon compte bancaire.
J’ai déjà préparé mon pot de l’amitié. Du Coca Light, de l’eau gazeuse, un punch sans alcool. Des cacahuètes et des noix de cajou, des tuiles salées nature, au paprika et saveur guacamole, des minis bruschetti poivron/origan, des crackers aux olives. Et des fraises Tagada. J’ai imprimé les invitations. Ces préparatifs m’évitent de réfléchir à ce qui va se passer ensuite. Parce que, jusqu’à présent, je n’ai ni trop cherché ni trop trouvé un autre poste. J’ai bien un petit retour en officine en vue, mais, pour le moment, rien n’est fait. Je suis à nouveau sur la route, comme le chante Willie Nelson, et il ajoute je suis trop pressé, c’est la vie que j’aime, trop pressé d’être à nouveau sur la route. Moi, pas vraiment trop pressée, mais je sais que c’est excitant de se lancer dans une nouvelle aventure, il faut juste que j’en trouve une qui vaille le coup… Avec le temps qui passe, je suis toujours aussi positive, enthousiaste, dynamique, j’ai fait le plein d’expérience, et je suis armée d’une grande sérénité professionnelle.
Et tiens, j’y pense, si vous avez quelque chose à proposer dans votre équipe, à proximité de la Croisette, je suis votre homme !
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