LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - L'officine, petite structure de travail, offre t-elle un cadre plus propice qu'un autre aux conflits ?
JÉRÔME PARESYS BARBIER. - Non, et c'est tout le contraire ! Elle relève plutôt de la structure familiale avec une petite équipe de travail où personne ne va essayer de vous évincer pour prendre votre place puisque chacun a un poste bien défini. Si un problème survient, on le sait tout de suite et, généralement, on le résout rapidement. Donc, la plupart du temps, il n'y a aucune raison pour que naisse un conflit dans une équipe officinale, à moins de ne pas avoir clairement précisé les tâches de chacun au moment de l'embauche. C'est d'ailleurs un devoir inscrit dans le Code de la santé publique (article R 4235-14). Si on est d'accord avec le fonctionnement de l'officine dès le départ, le travail collectif se passe généralement bien et il y a moins de possibilité de conflits. Il faut une organisation solide, à laquelle tout le monde adhère dans un esprit d'équipe. Cela relève de la démarche qualité. Mais certaines officines sont encore en retard concernant cette étape importante qui veut que chaque poste à l'officine soit bien défini et le soit par écrit.
Que dire du nombre de litiges entre adjoints et titulaires ?
On ne le connaît pas à notre niveau ordinal, tout du moins en ce qui concerne les conflits concernant les entorses au Code du travail ou à la Convention collective puisqu'ils relèvent d'autres instances. En revanche, nous avons une ou deux demandes de médiation par mois dans le cadre de litiges d'ordre disciplinaire. Mais ces problèmes ne sont pas propres au couple adjoint/titulaire. Ils peuvent aussi impliquer deux adjoints.
Dans quelle mesure l'adjoint peut-il éviter la survenue d'un litige ?
À ce propos, je rappelle tout d'abord l'article R 4235-40 du Code de la santé publique sur le devoir de s'entendre entre confrères : « Les pharmaciens qui ont entre eux un différend d'ordre professionnel doivent tenter de le résoudre. S'ils n'y parviennent pas, ils en avisent le président du conseil régional ou central compétent de l'Ordre ». La première attitude à avoir est donc celle du dialogue. Si une confiance réciproque est installée entre les deux personnes, on peut minimiser le conflit. À l’inverse, il faut accepter de ne pas pouvoir travailler ensemble quand les difficultés sont trop importantes. C'est une décision qui doit être prise dans un climat serein, à l'amiable. Les conflits peuvent également être désamorcés si, et je le redis, avant même de débuter la collaboration, les taches de l'employé sont clairement définies.
Pour conclure, je dirais que dans le terme « confrère », il y a le mot « frère » et que, d'emblée, il existe un lien fort entre tous les pharmaciens. Il ne faut pas l'oublier.
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