TRANCHANT sur les écrits intimes et personnels, les ouvrages distingués par les prix Femina et Femina Essai nous mènent sur les traces d’une actrice pour l’un, de malades mentaux dont la pathologie est liée à des événements historiques ou politiques pour l’autre.
Tout le monde garde le souvenir de Jayne Mansfield, star des années 1950 que sa plastique somptueuse a condamnée, en dépit de son intelligence et de sa culture, à n’interpréter que des rôles caricaturaux de sex-symbol. À ceux qui ont oublié qu’elle est morte le 29?juin 1967, la boîte crânienne écrasée dans un accident de voiture, Simon Liberati le rappelle, dans « Jayne Mansfield 1967 » (Grasset), prix Femina (9 voix contre 3 à Colette Fellous), qui n’est pas une biographie, mais un récit halluciné sur la vie broyée – mariages successifs, cinq enfants de trois pères différents, alcool, drogue, névrose – et les dernières heures d’une femme prise au piège du rêve hollywoodien et rejetée.
Journaliste et auteur de « Anthologie des apparitions », « Nada existe » et « L’Hyper Justine » qui reçut le prix de Flore en 2009, le lauréat est âgé de 51 ans.
Une folle histoire de la France.
D’une toute autre teneur est le Femina Essai, « l’Homme qui se prenait pour Napoléon » (Gallimard), sous-titré « Pour une histoire politique de la folie ». Son auteur, Laure Murat, 44 ans, est historienne, spécialisée dans l’histoire culturelle, actuellement professeure au département d’études françaises et francophones de l’Université de Californie-Los Angeles. Elle a déjà obtenu le prix Goncourt de la Biographie en 2001 avec « La Maison du docteur Blanche : Histoire d’un asile et de ses pensionnaires, de Nerval à Maupassant ».
Après le docteur Esquirol qui prétendait pouvoir raconter l’histoire de France à partir des registres des asiles, Laure Murat a recensé les cas de malades mentaux dont les pathologies semblent liées à des événements ou à des personnages historiques. Ceux par exemple qui se prennent pour Napoléon. Les cas sont nombreux et variés, qu’elle a étudiés à partir d’archives inédites des principaux asiles parisiens et de centaines d’observations médicales. Il en résulte une autre histoire de France, peut-être délirante mais qui ouvre la voie sur une nouvelle réflexion sur l’histoire et son imaginaire.
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