Deux jours avant le 6 octobre, journée des aidants, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) conviait Marie-Anne Montchamp, présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), à rappeler les enjeux de la réforme sur le grand âge et l’autonomie, annoncée par le Président de la République lors du 42e congrès de la Mutualité Française, en juin dernier.
La présidente de la CNSA, ancienne secrétaire d'État chargée des personnes handicapées et secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a insisté sur la nécessité d'auditionner les pharmaciens dans le cadre de la consultation, préalable au projet de loi qui devrait être présenté en juin prochain*. Elle rejoint ainsi Gilles Bonnefond, président de l’USPO, dans l'analyse du rôle que jouent les officinaux dans la prise en charge des personnes dépendantes, de l'observance à la prévention de l'iatrogénie tout comme celle des chutes à domicile…
De par les évolutions qu’il connaît dans son mode de rémunération, ses nouvelles missions, la vaccination, la chimiothérapie à domicile etc. et demain sa participation aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), le pharmacien d’officine détient par ailleurs tous les atouts pour s’intégrer dans un nouveau système de protection sociale dédié au grand âge et à la dépendance. « Ces mutations en font même un précurseur dans la transformation de ce volet de la protection sociale », indique Marie-Anne Montchamp.
La démonstration par la preuve
Décrivant ce qui sera selon elle un « big bang », elle appelle de ses vœux un changement de paradigme, en évitant « de convoquer les mânes du passé », principalement des organisations jacobines et des dispositifs « en silo ». C’est à l’échelle des territoires, et même du bassin de vie des individus, et ce de manière transverse que la prise en charge des personnes dépendantes, en EHPAD comme à domicile, devra être désormais considérée. Marie-Anne Montchamp précise que ce nouveau système devra s’appuyer sur des fonctions agencielles, de nouvelles ingéniéries, CPTS, plateformes… « Les offreurs de service devront apporter des réponses, ce qui engage un nouveau modèle économique non plus basé sur l’acte mais sur l’efficience, construite sur la preuve », expose-t-elle, Là encore, le bilan partagé de médication et son mode de rémunération sont un exemple de ce que pourrait engager cette réforme dans la mutation du système.
Marie-Anne Montchamp s'adresse par ailleurs à l'expertise et à la contribution des pharmaciens dans l'approche domiciliaire dont on sait qu'elle constitue l'un des volets les plus brûlants de cette réforme. En effet, le vieillissement à domicile, appelé de ses vœux par l'ensemble des Français, constituera l'une des équations les plus difficiles à résoudre en termes d'organisation et de financement. Ne serait-ce que sur ce dernier point, Marie-Anne Montchamp rappelle que les trois dernières années de la vie engendrent, en moyenne, un surcoût de 60 000 euros.
D'après un débat du Cercle d'Hygie.
* À noter qu’Agnès Buzyn, ministre la santé, a lancé le 1er octobre une concertation citoyenne en ligne sur le thème « Comment mieux prendre soin de nos aînés ? » à l’adresse grande-consultation-aines.make.org.
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