TOUS À vos chaussures de sport ! L’exercice physique, c’est bon pour la santé, même si la conversion est tardive. Une équipe suédoise de l’Université d’Uppsala vient en effet de montrer que faire du sport diminue la mortalité chez les hommes dépassant la cinquantaine. Et mieux encore, il apparaît que démarrer une activité sportive à cet âge se révélerait protecteur sur un suivi de 10 ans. Le gain sur la mortalité serait même comparable à l’arrêt du tabac !
Plus on est sportif, plus on meurt vieux. Ainsi, la mortalité absolue était de 27,1, 23,6 et 18,6 pour 1 000 personnes-années pour des niveaux d’activité respectivement faible, moyen et élevé. Les courageux qui avaient décidé de bouger plus et de passer à une activité soutenue diminuaient la mortalité de 32 % et de 22 %, respectivement en cas d’activité initiale faible et modérée. Fait notable cependant, les bénéfices à augmenter son activité sportive n’étaient visibles qu’au bout de 10 ans. Chez les hommes qui avaient repris le sport entre 50 et 60 ans, la mortalité à 5 ans restait en effet aussi élevée que ceux qui n’avaient rien changé à leurs habitudes. Il semble ainsi qu’un intervalle de 5 à 10 ans soit nécessaire pour observer l’effet sur la mortalité.
Une cohorte suivie depuis 1970.
L’étude tire sa force de la qualité de son suivi, plus de 35 ans sur une cohorte de 2 205 hommes âgés de 50 ans entre 1970 et 1973. Une information complète sur la mortalité était recueillie lors de mesures répétées et régulières. Le protocole comportait ainsi, en plus de la visite d’inclusion à 50 ans, quatre autres rendez-vous aux âges de 60, 70, 77 et 82 ans. D’autres données étaient recueillies et prises en compte dans l’analyse ultérieure pour limiter les biais : tabagisme, obésité, perception de son état de santé, morbidité, hypertension artérielle, bilan lipidique (cholestérol). Les auteurs ont également ajusté selon les niveaux socio-économique et d’éducation.
Ce recul lié à la durée du suivi est un atout par rapport aux travaux précédents, qui se contentaient des valeurs de base et lors de la reprise du sport. Les auteurs soulignent que l’association entre sport et mortalité était plus forte en tenant compte des changements individuels sportifs survenus au cours du suivi.
Un bénéfice au bout de 5 à 10 ans.
La mise en évidence d’un intervalle nécessaire de 5 à 10 ans devrait avoir des retombées dans les essais cliniques à venir. Ainsi une étude précédente n’avait pas montré de bénéfice à faire du sport de nouveau chez des sujets du troisième âge… avec un suivi de 2 ans seulement.
Même si la mortalité n’était pas plus élevée que les sujets restés sédentaires, les auteurs n’excluent pas totalement un surrisque sur les décès à court terme lors de la reprise du sport. Les caractéristiques des sujets décédés dans ces circonstances n’ont pas été disponibles. Il est par conséquent nécessaire de mieux préciser dans quelle mesure une intensification des activités physiques peut influer sur la mortalité.
Seuls les hommes ont été inclus dans l’étude, ce qui est, bien sûr, un de ses principaux facteurs limitants. Il serait souhaitable de mener un travail similaire chez les femmes et également dans des groupes d’âge différent. Autre restriction : l’évaluation rudimentaire de l’activité physique à l’aide de questionnaires. Cependant dès lors qu’il s’agit d’une étude épidémiologique prolongée, il est préférable de choisir l’outil de mesure le plus simple et reproductible possible. Le formulaire choisi visait davantage à refléter des profils vis-à-vis du sport plutôt qu’à quantifier précisément l’activité physique. S’il est difficile de préciser le niveau minimum d’exercice pour avoir un bénéfice sur la mortalité, il apparaît très clairement qu’il existe une relation dose dépendante. Plus on fait de sport, plus on a de chances de mourir vieux.
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