EXPLIQUER au-delà des apparences, chercher les arrière-pensées de l’artiste au moment de la création, parcourir les âges de l’histoire de l’art en s’interrogeant sur les influences réciproques des artistes d’une période à l’autre, d’une civilisation à une autre : la passion de Francis Boule n’a rien d’un apprentissage qui serait trop sage. Bien au contraire, ce pharmacien retraité, ayant exercé à Lourdes, explore sans cesse les dessous de l’histoire de l’art, ses fondements philosophiques, religieux, voire psychanalytiques. Il en partage les résultats grâce des conférences qu’il anime sur ses recherches, organisées soit dans un cadre associatif (Rotary ou Lion’s Club), soit municipal ou encore professionnel (OCP, laboratoires, etc.). Ainsi s’est-il intéressé à la peinture de Salvador Dali et notamment sa « Naissance d’une divinité ». « Il y a dans ce portrait de femme émergent du sable et de la roche une image de la naissance de l’art, la matière luttant contre la transformation dont elle fait l’objet, un vrai combat qui l’oppose à l’artiste », explique Francis Boule, qui a beaucoup travaillé sur l’aspect freudien de l’œuvre du célèbre peintre catalan. En revanche, il a choisi la poésie pour évoquer Magritte, ou encore la religion pour parler de Jérôme Bosch. Francis Boule cherche, et trouve, la singularité d’un peintre, d’un mouvement artistique afin d’en parler avec un œil avisé.
Monde parallèle.
Ne s’improvise pas qui veut en historien de l’art, un titre d’ailleurs que ne revendique pas le pharmacien retraité. Francis Boule a derrière lui une expérience d’autodidacte qui a commencé très tôt. « Adolescent, j’étais dans une pension où il n’y avait rien d’autre à faire que lire pour se distraire, évoque-t-il, j’ai donc beaucoup lu sur l’art de la Grèce et de la Rome antiques et, de fil en aiguille, je me suis intéressé à l’art occidental dans sa totalité, jusqu’aux surréalistes, en passant par l’art chrétien, la Renaissance, etc. » Une culture qui se forge au fil de ses lectures et de ses visites, utilisant la moindre parcelle de temps libre pour s’enrichir. Un vrai monde parallèle se dessine à côté de la « vraie vie », celle de pharmacien qu’il a menée pendant plus de trente ans. Cloisonné, certes, mais pas complètement étanche.
Après tout, pour assimiler cette immense culture, il faut une mémoire très bien entraînée. Et quel meilleur entraînement que la nécessité de mémoriser des milliers de médicaments ? L’apport de son métier de pharmacien ne s’est pas limité à la mémoire. « J’ai une approche scientifique, une rigueur pour appréhender un tableau qui me vient certainement de ma formation », estime Francis Boule, qui n’avait jamais imaginé suivre une École d’art au moment de ses études. « Dans mon milieu rural, personne n’aurait compris, et moi-même je n’y ai jamais songé, je souhaitais vraiment faire des études de pharmacie », se souvient-il. Son approche singulière de l’histoire de l’art, sa mémoire, son goût pour la transmission, compensent amplement l’absence d’une formation et se trouvent récompensées par ses conférences, une passion qu’il assume de façon bénévole.
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