« JE SAIS PROFITER de ma bonne santé, et ne cherche pas au-delà. Je conviens d’un peu de dépendance, je ne veux pas aller à l’addiction », résume avec sagesse Dominique Damiens. Après trente ans de pratique du tennis, « à un niveau moyen », et parvenu à 45 ans, ce pharmacien d’Amiens (Somme) a raccroché sa raquette. « Je me suis laissé un peu aller, j’ai pris des kilos, puis j’ai voulu retrouver une hygiène de vie. J’ai participé à une première course, et la passion m’a pris. Par défi, je me suis proposé de participer à un premier marathon avant d’avoir 50 ans. J’en avais couru trois. »
Depuis, il les enchaîne, régulièrement deux par an, un au printemps, un à l’automne, déjà quatorze à son actif, en France et à l’étranger. Il alterne les marathons de plus de 30 000 concurrents, New York, Paris, Berlin, Londres cette année, et les moins de 3 000 concurrents, à Reims, le tout premier, au Mont Saint-Michel, dans des grandes villes françaises. « Un marathon, c’est aussi un prétexte pour visiter une ville que je ne connais pas. »
À aujourd’hui 55 ans, Dominique Damiens pratique 8 à 10 heures de sport par semaine, le plus souvent quatre entraînements en piscine, et quatre courses à pied. « Tout le monde peut le faire, assure-t-il. Quand les clients me voient sortir le midi, en short et en baskets, ils sont un peu goguenards, mais certains viennent me demander conseil, d’autant que je ne cherche jamais à les convaincre. » Il a adhéré à un club, après avoir couru seul pendant deux ans. « Au club, on s’attend, on discute, parfois on se prend au jeu d’un peu de compétition. »
Une course de régularité.
Les huit à dix semaines précédant un marathon, la préparation se spécialise et s’intensifie. « On augmente en volume, semaine après semaine, jusqu’à courir 30 km. Puis on redescend pour garder de l’énergie. La course est aussi une technique que l’on apprend. Au début, je faisais toujours tout au maximum. Préparer un marathon, c’est trouver son rythme pour une course de régularité. À 2 ou 3 secondes près, on parvient à trouver sa vitesse. Ensuite, il faut reproduire l’entraînement. S’il en reste un peu sous le pied à la fin, on accélère. »
Pour ce confrère d’Amiens, le marathon est « une épreuve rarissime, dans laquelle le jogger du dimanche côtoie l’élite ». Les meilleurs bouclent en 2 h 3 min, lui parvient en 3 h 10, trente-cinq minutes de mieux qu’à ses premières épreuves. Il lui faut une semaine ensuite pour récupérer le mal aux jambes, les courbatures, « les tiroirs un peu trop bas de la pharmacie ! On en apprend beaucoup sur le corps humain », reconnaît-il.
« Courir permet d’évacuer la fatigue nerveuse, de beaucoup relativiser, ajoute-t-il. On apprécie d’être en bonne santé, d’être le moteur de cette santé. La course est un sport facile : il faut une hygiène alimentaire raisonnable, on met ses chaussures, la météo n’a pas d’importance, on n’a pas besoin de partenaire, pas de terrain à réserver. Il n’y a que le verglas qui me fait reculer. Il faut faire un peu attention, aux chevilles par exemple. »
Dominique Damiens n’avait parlé à personne de son premier engagement à un marathon. Depuis, il est heureux d’avoir entraîné un neveu et une nièce, de 30 ans plus jeunes que lui. Quand il ne « fera plus le chrono », il a déjà prévu de se tourner vers le trail, moins intense. Son souhait est cependant de « maintenir le niveau le plus longtemps possible ».
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