Sur la piste des cellules souches
Pionnier du genre, puisqu’il a fait sensation il y a trente ans avec « Coma », Robin Cook, ancien ophtalmologiste et chirurgien, continue d’œuvrer dans le thriller médical. La nouvelle pierre qu’il ajoute au genre s’intitule « Rémission » (1) et met en scène, dans un récit sans surprise mais sans bavures, les médecins légistes Laurie Montgomery et Jack Stappelton, qui enquêtent sur l’assassinat d’un chercheur japonais à New York. Il était le premier scientifique au monde à avoir produit des cellules souches pluripotentes induites, une découverte dont les enjeux se chiffrent en milliards de
dollars. Du médecin et président fondateur d’une start-up de biotechnologie aux mafias japonaise et américaine en passant par les multinationales pharmaceutiques, la liste est longue des puissants qui usent de tous les moyens pour s’emparer de la découverte. Robin Cook en profite pour déplorer le « regrettable mariage de la médecine et de l’argent ».
De drôles d’oiseaux
Le dernier livre du célèbre duo Preston et Child – Douglas et Lincoln de leurs prénoms – est une nouvelle enquête de l’inspecteur Pendergast – Aloysius pour les intimes. Treize de leurs succès ont été traduits jusqu’à présent, dont « la Chambre des curiosités » en 2003, mais c’est la première fois que les auteurs nous mettent sur la piste de leur héros récurrent et célèbre agent du FBI ; qui plus est, dans ce qui constitue le premier volet d’une trilogie, « Fièvre mutante » (2). On découvre donc, douze ans après, que la femme de Pendergast n’a pas été dévorée accidentellement par un lion lors d’une partie de chasse en Zambie, mais qu’elle a été victime d’un meurtre. Le limier et son ami policier Vincent D’Agosta partent à leur tour en chasse, non sans difficulté car Hélène aurait caché des pans entiers de sa vie. Leur enquête les mène sur la piste du peintre Audubon et d’oiseaux dont l’espèce est éteinte depuis longtemps pour aboutir à un laboratoire pharmaceutique qui se livre à des expériences secrètes.
Cette nouveauté s’accompagne de la réédition de « Cauchemar génétique » (3), un des premiers titres de Preston et Child, paru en 1997 et depuis longtemps épuisé. Un thriller qui, à partir du simple virus de la grippe, met en scène des scientifiques jouant aux apprentis sorciers. Et qui réussissent, ou presque.
Le complot est en marche
« Semences » (4) est considéré comme un « roman », mais paraît avec un avertissement : « Toute ressemblance avec des faits réels n’est pas une coïncidence. Le complot est déjà en marche, il y va de VOTRE vie. » Son auteure, l’Allemande Fran Ray, s’est imposée avec ce premier livre comme une reine du thriller outre-Rhin. L’ouvrage répond aux règles du genre avec l’assassinat d’un expert en biogénétique, qui a été décapité et sa tête remplacée par celle d’un de ses rats de laboratoire, et, le même jour, le meurtre d’une jeune femme médecin qui avait dîné la veille avec le professeur. Les pistes conduisent à une puissante firme agroalimentaire. Il s’agit donc d’un thriller écologique, qui dénonce les manipulations de ces puissantes industries et les risques des OGM.
La violence à travers le temps
Le précédent best-seller de Franck Thilliez, « le Syndrome E », sur le thème de la violence humaine, appelait une suite. Elle paraît sous le nom de « Gataca »?(5) et, se situant entre thriller et perspectives historiques, elle va jusqu’à remettre en scène l’assassinat d’une famille de Néandertaliens par un Cro-Magnon, il y a 30 000 ans. La question étant de comprendre comment la violence a évolué depuis les premiers hommes jusqu’à nos civilisations modernes. L’ouvrage, qui peut se lire indépendamment du premier volume, réunit à nouveau Lucie Henebelle, ancien lieutenant de police à Lille, dont une des fillettes a été enlevée et assassinée, et Frank Sharko, son ancien commissaire et ancien amant, qu’elle rend responsable du drame. Or il apparaît qu’une étudiante en biologie, retrouvée morte, enfermée dans une cage d’un centre de recherche sur les primates, venait de rendre visite en prison à onze criminels violents, parmi lesquels l’assassin de l’enfant.
Les bonobos stars
Les primates, précisément les bonobos, sont aussi les héros de « la Maison des singes » (6), de Sara Gruen. Cette auteure américaine a déjà prouvé son amour des animaux (« De l’eau pour les éléphants ») et elle le confirme avec cette histoire de six bonobos choyés par une jeune chercheuse qui s’émerveille de l’intelligence de ces singes qui comprennent l’anglais et dialoguent grâce au langage des signes. Une explosion au laboratoire, revendiquée par un groupe d’activistes, signe la fin de ses recherches et la disparition des bonobos… qui réapparaissent en stars d’une émission de téléréalité. On dit que Sara Gruen a étudié le langage des signes pour communiquer avec les bonobos du Great Ape Trust de Des Moines, dans l’Iowa, et passé plusieurs mois en leur compagnie.
La mémoire qui flanche
S.J. Watson a écrit « Avant d’aller dormir » (7) après quinze années passées à travailler pour le système de santé public du Royaume-Uni. Ce premier roman, dont Ridley Scott a acheté les droits d’adaptation cinématographiques, traite de la mémoire dans un récit construit de façon machiavélique. La narratrice est une femme qui, après un accident cérébral, se réveille chaque matin sans aucun souvenir. Le temps pour elle s’est arrêté à 20 ans, alors qu’elle en a 47. Pour l’aider à se souvenir, son nouveau médecin lui conseille de tenir un journal intime, à l’insu de son mari de préférence. Mais comment se reconstruire lorsque ses notes, ce que dit son mari et son entourage et ses rares éclairs de mémoire se contredisent ? Qui ment, de l’époux ou du neuropsy, ou les deux, et pourquoi ?
(2) L’Archipel, 481 p., 23,95 euros.
(3) L’Archipel, 504 p., 23,95 euros.
(4) Albin Michel, 518 p., 22,50 euros.
(5) Fleuve Noir, 509 p., 20,90 euros.
(6) Albin Michel, 368 p., 19,90 euros.
(7) Sonatine, 410 p., 21 euros.
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