C’EST L’HISTOIRE d’une blogueuse rigolote qui n’a pas peur de l’absurde, une illustratrice qui aime bien l’ironie et le sarcasme. Elle poste des billets désopilants, à la fois par les situations, les dessins, les dialogues, les textes… Bref j’adore.
Il y a quelques semaines, ses fans ont pu lire un billet qui commençait comme ça : « Aujourd’hui je vous fais une note bâclée parce que franchement j’ai pas le temps. » Et de détailler en sept points l’art de faire une note bâclée. D’abord, on parle de son chat. Et de nous apprendre que son chat a fait pipi sur un de ses coussins.
Je reviendrai sur le deuxième point un peu plus loin. En troisième, on dit qu’on a beaucoup de travail. En quatrième position, on parle d’un truc qui nous agace. Exemple : quand on éternue avec une tasse remplie d’eau bouillante à la main. Cinquième point : on raconte « l’anecdote du siècle », genre le gruyère qui a fondu sur l’assiette de pâtes en faisant des paquets, et pas des fils comme d’habitude. En six, on fait un dessin pour dire qu’on a quelque chose à montrer. Et, enfin, en sept, une note bâclée ne comporte pas de gag à la fin, désolée…
Alors, ce deuxième point ? Voilààà : on parle de sa journée où il ne s’est rien passé. C’est juste qu’elle a fait la queue 110 ans à la pharmacie. Tout le monde criait, surtout un type. On voit la tête de la cliente de devant, qui est désolée et qui dit qu’elle ne pensait pas avoir été si longue, et la tête du type mécontent, derrière elle, qui rouspète et qui l’accuse d’emm… tout le monde depuis tout à l’heure. Petit dessin suivant, c’est au tour du client mécontent, qui a changé d’expression, de raconter ses malheurs au comptoir. Derrière lui, il y a notre blogueuse, qui n’en peut plus. Car le client pressé de tout à l’heure, maintenant que c’est à lui, prend tout son temps et en rajoute dans les détails.
Alors il y a trois mois j’ai eu la grippe, bla-bla, mon rhume a duré une semaine, bla-bla, peut-être un fluidifiant nasal, bla-bla, je mouche vert turquoise, bla-bla. Suit un « schéma ingénieux » où l’illustratrice montre, en deux coups de crayon, le comptoir avec deux personnes derrière, et l’espace client avec les deux files d’attente. Elle était dans la « zone grise », celle où on a déjà tellement attendu dans sa file qu’on n’ose pas changer parce qu’on se dit qu’on n’a pas fait tout ça pour rien et que, en changeant, on va peut-être perdre encore plus de temps.
Pas mal croquée, non, cette scène banale et quotidienne ? Comme le dit une fan de ce blog, désormais, au lieu de se lancer dans une périphrase pas possible, genre, nan, mais tu comprends, je faisais la queue, y avait du monde, et bon, y avait du monde devant, mais aussi derrière et à la caisse d’à côté et bon comme j’attendais depuis bla-bla… on pourrait tout simplement dire, tu comprends, j’étais dans la zone grise. Ah oui je vois.
J’ai beaucoup ri en découvrant cette note bâclée. Mais que ça ne nous empêche pas de nous souvenir que, dans la vraie vie, c’est pas drôle du tout, la fameuse zone grise, même et surtout dans une pharmacie.
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