CARESSÉE par le vent et baignée de soleil, la ville de Rhodes révèle toute la splendeur de son histoire au piéton qui sillonne les ruelles de la vieille ville. Dépassez les complexes hôteliers des côtes qui hébergent chaque année 2 millions de visiteurs, contemplez la biche et le cerf, emblèmes de Rhodes et gardiens du port de commerce où se situent le fort Saint-Nicolas et les trois moulins byzantins, et vous vous retrouverez au cœur du plus grand complexe médiéval d’Europe. Où l’on peut néanmoins apercevoir en filigrane les vestiges de la ville antique, car la capitale du Dodécanèse est un maillage subtil d’architectures d’époques différentes.
C’est en 408 av. J.-C. que les trois cités de l’île, Ialyssos, Kamiros et Lindos, se regroupèrent pour fonder la ville de Rhodes. De la Grèce antique, on retrouve ça et là dans la vieille ville des fondations et sur les hauteurs, les ruines du temple de Zeus, le stade, le gymnase et le théâtre. Le visiteur peut également imaginer le colosse d’Hélios, roi du soleil, s’élever à 30 mètres au-dessus de l’entrée du port commercial, comme le veut la légende.
Les monuments des chevaliers hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean, installés à partir de 1309, frappent par leur majestueuse présence, comme les fortifications qui ceignent la cité médiévale. La rue des chevaliers, aux fins pavés, conduit le badaud de l’hôpital, qui abrite le musée archéologique, à l’Auberge de France, réputée pour ses expositions temporaires, et au palais du Grand Maître, dont la cour carrée accueille événements culturels et réunions au sommet. L’austérité des bâtiments moyenâgeux est adoucie par l’intimité des ruelles qui serpentent en contrebas sous la fraîcheur des tonnelles fleuries. Loin d’être une ville-musée, Rhodes prête son architecture médiévale à la vie commerciale actuelle, avec ses boutiques, ses cafés et ses épiceries, qui raviront les plus gourmands.
Traditionnelle et lumineuse Symi.
La visite de Rhodes n’est complète que lorsqu’on la contemple de la mer. Des ferries partent du port de Mandraki, jadis militaire, pour l’île de Symi. Après une petite heure de croisière sur une mer étincelante, le village de pêcheurs aux maisons colorées qui grimpent sur les coteaux asséchés se dévoile derrière un paysage lunaire. Ici, tout n’est que lumière et pastels, jusqu’aux filets des pêcheurs, flamboyants sur les bateaux amarrés dans la crique. Les commerces et restaurants, où l’on peut déguster les garidaki, petites crevettes grillées, et des shots d’oursins « Viagra des îles », font revivre à leur manière la tradition de la pêche de poissons et d’éponges.
La ferveur religieuse baigne encore les lieux. Elle est notamment tangible au monastère du sud de l’île, dédié à l’archange Michel de Panormitis, dont la chapelle contient des trésors de l’art orthodoxe, comme l’icône de l’archange, couverte d’or et d’argent. Le musée folklorique, à deux pas, présente également une riche collection de reliques et de manuscrits byzantins.
Lindos, la blanche.
Laissez la terre de Sienne et le rouge carmin pour l’immaculée blancheur du village de Lindos, à quelque 50 km de Rhodes. C’est alors une tout autre atmosphère qui imprègne le touriste. Après une balade dans les ruelles tortueuses cernées par les maisons basses des anciens capitaines, on grimpe (à dos d’âne si la fatigue se ressent) au sommet de la colline, où s’étale l’acropole consacrée à Athénia Lindia, qui date du IXe siècle avant J.-C., a été réaménagée au VIe siècle par le tyran Cléobule et reconstruite au IVe siècle de notre ère après un incendie. Un escalier somptueux mène à l’entrée du temple, situé sur le point culminant du rocher, où l’on jouit d’une vue imprenable sur la mer Égée, ses cryptes, et ses falaises aux grottes jadis dédiées aux divinités. Les fondations, relativement bien conservées, suggèrent l’emplacement du vestibule (pronaos), où étaient déposées les offrandes (essentiellement des fruits, aucun animal n’était sacrifié), et du sanctuaire (cella) qui abritait la statue chryséléphantine de la déesse.
Avant de quitter Lindos, un détour par l’église Sainte-Marie, située au centre du village, s’impose. On y découvre de fulgurantes fresques du XVIIIe siècle qui représentent les saints dans la tradition orthodoxe, avec leurs attributs, dans une lumière dorée rappelant Byzance.
Kos, aux origines de la médecine.
Au-delà de la beauté simple de la troisième île du Dodécanèse, dominée par la forteresse des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean, émaillée de vestiges romains implantés sur des fondations grecques, parcourue de vignes rutilantes et bordée de plages de sable fin, le village de Kos et, 4 km plus loin, l’Asclepeion, représentent un pèlerinage incontournable pour tout médecin. Au centre de la ville, entre marché, hammams et musée archéologique, se dresse le platane sous lequel Hippocrate, fondateur de la médecine, aurait fait ses consultations. Surtout, l’Asclepeion, vaste sanctuaire dédié à Esculape, structuré autour de 3 terrasses, plonge le visiteur au IIIe siècle avant J.-C., lorsque les malades venaient prier le dieu pour obtenir leur guérison.
À ce sujet, les vertus médicales de la région semblent perdurer. Ne manquez pas Therma, secrète crique blottie entre une falaise et la mer, où coulent les sources chaudes de Kos, riches en sulfure.
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